Point délicat du projet de loi santé, la dispensation protocolisée « fâche les syndicats de médecins », titrait récemment le site « Quotidien ». « Doter les pharmaciens de compétences diagnostiques qu’ils n’ont pas » semble en effet « inconcevable » pour le Syndicat des médecins libéraux (SML). Cette position, d'une extrême fermeté, provoque l'incompréhension de nombreux officinaux. Certains ont vivement réagi sur lequotidiendupharmacien.fr, n'hésitant pas à apporter leur témoignage, à l’image de Laurianne. « Ce matin, j’ai conseillé deux patientes avec des signes faisant penser à une cystite, un enfant avec une conjonctivite, deux patients pour des poussées d’eczéma, plusieurs cas de rhumes, de maux de gorge… Ce texte de loi ne changera rien à ce qu’on fait déjà. » Une méconnaissance, voire un mépris du rôle actuel du pharmacien, c'est aussi ce que reproche Gilles aux médecins. « Ils ignorent prétentieusement que nous leur adressons au quotidien des patients que nous considérons après interrogatoire et prédiagnostic, comme relevant d'une consultation. » Certains, comme Jean-Marc, y voient même une forme d'acharnement : « Les médecins ne disent jamais rien contre les autres prescripteurs, infirmiers, kinés, pédicures… Ils n'ont l'habitude de réagir que contre les pharmaciens. »
« On ne remplacera jamais les médecins ! »
Alors que la dispensation protocolisée est notamment censée répondre à la problématique des déserts médicaux, Jean-Marc juge les médecins bien éloignés de la réalité : « Si de telles propositions sont faites, c'est bien qu'il y ait un problème qu'ils ne veulent pas résoudre ! Que font-ils sinon s'opposer à toutes les propositions d'adaptation immédiate ? » Ainsi, comme le rappelle Lionel : « Les jeunes médecins n'assurent pas le renouvellement générationnel médical, un pharmacien ne remplacera jamais un médecin, mais pour le patient ça sera toujours mieux que rien. » Certains, comme Christian B., les incitent aussi à plus de modestie. « Le médecin PRESCRIT et le pharmacien VÉRIFIE, heureusement car étant donné le nombre de bêtises faites par nos chers médecins, les urgences seraient encore plus engorgées. »
Beaucoup d'officinaux ne peuvent s'empêcher de déceler une pointe d'arrogance dans les critiques formulées par les médecins et leurs syndicats. Des critiques qui ont irrité et déçus dans les officines, jusqu'à inspirer des idées à certains, comme Pharmacien 58 : « Il faut rediriger systématiquement pendant une semaine toutes les « petites pathologies » chez le généraliste. Après une semaine ils reviendront sur leurs principes… »
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