« LE PHARMACIEN est une personne connue et qui vous connaît, près de votre domicile ou de votre travail et à qui l’on peut parler en confiance de questions délicates ou intimes ! » Pas question pour la présidente du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (CNOP), Isabelle Adenot, de baisser la garde. Après la reconnaissance du rôle central du pharmacien, dans le système de santé français, par la loi Hôpital, patient, santé et territoire (HPST), elle entend clairement défendre les spécificités d’une profession à nouveau placée sous les feux de l’actualité.
Remis au banc des accusés par Michel Édouard Leclerc, dans sa dernière campagne publicitaire, les officinaux ont en effet trouvé en l’Ordre un ardent défenseur. Pas question pour autant de porter l’affaire devant les tribunaux. Bien qu’« une action en justice soit possible, puisque la campagne publicitaire porte atteinte à l’honneur de la profession », la présidente de l’Ordre a préféré contre-attaquer sur le même plan que son détracteur. Celui de la communication par voie de sondage.
Un professionnel de santé indispensable.
Du 26 au 31 octobre derniers, une enquête qualitative a ainsi été conduite par la société Vision Critical, auprès de 1 002 Français, âgés de 18 ans et plus. Et les réponses de cet échantillon représentatif de la population française (selon la méthode des quotas) sont pour le moins éloquentes. Les pharmaciens seraient-ils des menteurs ? Des profiteurs ? Des prestidigitateurs, capables de tripler le prix d’un médicament d’une officine à l’autre ? En aucun cas ! Pour 96 % des personnes interrogés « le pharmacien est un professionnel de santé indispensable ». Ils sont même plus des trois quarts (76 %) à le considérer « tout à fait indispensable ». Un véritable plébiscite ! Mais qui ne doit rien au hasard. Les rôles d’encadrement et de contrôle assumés par la profession sont en effet perçus comme une donnée essentielle par 96 % de l’échantillon (65 % les considèrent indispensables).
Autre enseignement de cette étude : le pharmacien est un acteur central de la délivrance et la pharmacie le lieu où celle-ci doit se dérouler. Si 97 % considèrent que la dispensation de médicaments doit être faite par des professionnels de la santé, 94 % précisent d’une part, qu’ils ont « confiance en leur pharmacien pour les conseiller sur les médicaments » ; et, d’autre part, que « lors de l’achat d’un médicament, il est indispensable de pouvoir disposer d’un conseil dans une pharmacie ». Mieux, 91 % des personnes interrogées considèrent que « sans l’existence des pharmacies, les médicaments pourraient être mal utilisés » et 86 % estiment qu’« acheter un médicament dans une pharmacie est une garantie de qualité ».
La pharmacie n’est pas un commerce comme les autres.
Autant de manifestations de confiance qui confirment, s’il en était besoin, que « le médicament n’est pas un produit comme les autres ». Pourquoi ? « Parce qu’il touche à l’essentiel : notre vie et notre intégrité physique », estime Jean-Charles Tellier, président de la section A. Conséquence : « la pharmacie, non plus, n’est pas un commerce comme les autres ». 60 % des personnes interrogées partagent le point de vue du président de la section A. Néanmoins, l’objectif étant non pas d’en vendre plus, mais d’en vendre mieux, Jérôme Paresys-Barbier, président de la section D de l’Ordre a tenu à rappeler qu’« aucun salarié - pharmaciens adjoints, préparateurs en pharmacie, professionnels de santé… - ne peut prétendre à un intéressement sur les ventes de médicaments ». Et, pour enfoncer le clou face aux prétentions de l’enseigne de GMS, la présidente du CNOP n’a pas manqué de rappeler que, « dans une pharmacie, aucun profilage marketing des patients n’est imaginable ».
L’atout de la proximité.
Bien que l’étude ait également montré l’attachement des Français à la facilité d’accès à une pharmacie (84 % la trouvent tout à fait évidente), tant en milieu urbain (91 %) qu’en milieu rural (72 %), il semble que les nouvelles missions dévolues aux pharmaciens ne soient pas encore entrées dans les mœurs. À peine plus d’une personne sur deux (56 %) considère ainsi que « le pharmacien est souvent leur premier recours, en cas de problème de santé ». Une question de temps d’adaptation sans doute car au-delà de son rôle de « distributeur » de médicaments, le pharmacien assure bel et bien et de manière indépendante, un ensemble de services essentiels. Des services d’autant plus accessibles, que les 22 500 officines sont harmonieusement réparties sur le territoire français. C’est d’ailleurs ce maillage territorial qui garantit à tous les Français un accès équitable au médicament, puisqu’il n’existe pas de « désert » pharmaceutique.
Un atout évident face aux quelque 450 centres Leclerc répartis dans l’Hexagone.
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