EN MATIÈRE de prévention, notamment en ce qui concerne la consommation tabagique, l’efficacité politique est remarquablement supérieure à l’efficacité médicale. Pour preuve, les résultats du premier plan cancer (2003-2007). L’augmentation drastique des prix et le financement des programmes de prévention avaient entraîné une chute énorme de la consommation : 50 % de fumeurs en moins chez les lycéens parisiens. Face à ce constat, certains pays n’hésitent pas à s’engager de façon encore plus forte, leur objectif dépassant le « simple » contrôle du tabac. En Australie, la fin du tabac est attendue pour 2018 et a été votée en 2040 pour la Finlande. En contraste, les résultats français décevants (2 % de fumeurs de plus entre 2005 et 2010) du second plan cancer (2009-2013) reflètent un désengagement politique, marqué par le transfert de fait du dossier tabac du ministère de la santé à celui du budget.
Il est désormais bien documenté que la plupart des adultes dépendants ont débuté leur consommation entre 13 et 17 ans. Les premiers résultats de l’enquête 2011 de Paris Sans Tabac (PST), menée auprès de collégiens et lycéens parisiens pointent la vulnérabilité de cette tranche d’âge et souligne que les jeunes restent rarement fumeurs légers ou intermittents. Et ce d’autant moins que le père ou la mère, ou les deux, fument. Le statut tabagique des parents pèse. Le taux de tabagisme des élèves passe ainsi de 29 à 52 % à 18 ans selon qu’aucun parent fume ou que les deux fument.
Un lien entre cannabis et tabac.
L’enquête met également le projecteur sur l’évolution de la dépendance tabagique. Il existe un lien entre les différentes consommations des jeunes. Un lien existe entre consommation de cannabis et de tabac. Si un jeune ne fume pas beaucoup, il aura moins de chance de consommer du cannabis. De plus la dépendance tabagique s’installe plus solidement chez les consommateurs de cannabis que chez ceux qui n’en consomment pas.
Autre lien fort : tabac et consommation d’alcool. Qu’il soit consommé en excès de façon hebdomadaire (le cas le plus fréquent de nos jours) ou quotidiennement, la dépendance tabagique s’installe plus solidement et plus rapidement chez les consommateurs au moins hebdomadaire d’alcool.
Comment ne pas commencer de fumer lorsque fumer est à la mode, qu’on veut faire comme les autres, comme son meilleur copain ou sa meilleure copine ? L’OFT, PST et d’autres associations possèdent un puissant savoir faire auprès des publics de collégiens et lycéens, mais de moins en moins de moyen.
Dans ce contexte, un jeu vidéo 3D peut être un outil complémentaire. Le jeu veut aider à changer la norme sociale des adolescents et en exclure la fumée de tabac. Concentré, le joueur va suivre les règles parce qu’il veut continuer de jouer et gagner des points. C’est ce ressort que le studio de création Human Games a exploité pour développer en partenariat avec l’OFT, le jeu « Smoky Rabbit », disponible dès maintenant gratuitement sur internet (http://www.humangames.tv/game_smoky_rabbit.html), téléchargeable fin mai sur IPhone et IPad. Développé en 17 langues (14 européennes plus chinois, russe et turc), il met en scène le personnage de Smoky Rabbit qui ne veut pas être enfumé et cherche à se protéger du tabagisme passif. Il veut aussi protéger les autres, Cigar Rabbit (le fumeur de cigare), Shisha Rabbit (le fumeur de chicha), Pink Rabbit (le personnage féminin), Stick Rabbit (qui fume des cigarettes roulées de tabac cannabis) en faisant tout pour qu’ils s’arrêtent de fumer. Ce jeu, en jouant sur le ressenti, s’adresse à un très large public, des jeunes enfants à l’adulte. Sans jamais stigmatiser, culpabiliser ou dramatiser, chacun peut entendre et comprendre des messages qui l’informent et le touchent. En espérant que ces messages soient transcrits dans la vraie vie et que les politiques prennent de vraies décisions.
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