ON LIT PARFOIS dans les faits divers des récits de ce genre : « Disparition inquiétante d’une jeune femme de 38 ans, de corpulence normale, 1 mètre 60, aux cheveux bruns mi-longs, qui porte un blouson violet, un jean et des baskets. Elle aurait été vue devant le cinéma du centre-ville, en compagnie d’un homme chauve, dans la soirée, peu avant 20 heures. » Ou alors « Grâce aux articles parus dans la presse, on a retrouvé cet homme de 51 ans, disparu lundi. Les appels des lecteurs ont permis d’orienter les recherches et de localiser le disparu, qui a été retrouvé en pleine santé. » Ou encore, toujours de bonnes nouvelles : « Mes trois chiens, échappés lors d’une promenade en montagne, ont été recueillis par des personnes formidables, j’ai pu les récupérer très vite, j’étais si heureuse. »
Forcément, ça ne se termine pas toujours aussi bien que ça, il y a des articles qui font suite à une disparition et où l’on peut malheureusement lire des mots comme corps, pendu, mort, noyade. Tout le monde ne peut pas avoir été recueilli par des personnes formidables, c’est comme ça.
Cette préparatrice, nous l’appellerons Molly (pas courant, comme prénom, ne cherchez pas, il n’y a pas de sainte Molly en France), vient régulièrement remplacer notre préparatrice titulaire, que nous nommerons Chelsea (oui, ça existe). Elle est très efficace, ponctuelle, et on peut lui faire entièrement confiance. D’habitude.
Il était convenu qu’elle viendrait vendredi et lundi, en plus de Chelsea cette fois, pour faire ce que Chelsea n’a jamais le temps de faire, c’est-à-dire fouiller dans les dotations de service et retirer non seulement les périmés mais aussi tout le stock en trop, parce qu’une infirmière a toujours peur de manquer de quelque chose et a tendance à se conduire comme un écureuil, à faire des provisions. L’écureuil ne se souvient pas de toutes ses cachettes, et les graines oubliées contribuent au reboisement de la forêt. Les réserves excessives de l’IDE terminent leur course dans le conteneur à détruire. Molly devait donc s’en occuper.
Quand on ne l’a pas vue arriver, vendredi, on l’a appelée sur son téléphone portable, et on a commencé une longue série de messages, laissés sur son répondeur. Pas de rappel. En insistant jusqu’en fin d’après midi, sur son téléphone fixe, on a fini par parler à son PetitMari, qui ne savait pas spécialement où elle était mais qui allait lui faire la commission. Le week-end est passé. Toujours pas de Molly le lundi matin, toujours pas de réponse à nos messages. Comme le vendredi, on a de nouveau pu discuter brièvement avec PetitMari, qui ne savait pas exactement où elle était mais qui lui avait parlé vendredi soir de nos appels. Le mystère s’épaississait. Chelsea a continué à appeler en vain jusqu’à tard dans la soirée. Mardi matin, toujours rien. Cette fois on a essayé les parents de Molly, qui habitent la maison à côté de la sienne. Sa maman, qui l’avait vue le dimanche, a vérifié par sa fenêtre (« sa voiture n’est pas là ») et nous a proposé de la joindre et de nous rappeler.
Ce qu’elle a fait plus tard. Il y avait certainement un malentendu, Molly ne savait pas qu’elle devait venir travailler chez nous, elle allait nous appeler. Un vague réconfort est venu adoucir notre inquiétude et notre incompréhension. Mais mardi soir, toujours pas de signe de Molly. Des questions tournaient en rond : elle ne pouvait pas, ou bien elle ne voulait pas nous joindre ? Et dans ce cas, pour quelle raison ? Que s’était-il passé ? Est-ce qu’il n’y avait pas plutôt une explication toute simple, comme un portable qui n’avait plus de batterie ? Mais dans ce cas, comment sa maman l’avait-elle contactée ? Et pourquoi ne répondait-elle pas à nos appels sur son poste fixe ? Et PetitMari, qui ne savait jamais où elle était ?
L’explication a fini par arriver, le mercredi soir. Molly avait dû être hospitalisée pour une raison restée privée, et avait demandé à PetitMari de ne le dire à personne (même pas à sa maman…) Elle-même ne pouvant guère téléphoner de là où elle était, elle ne l’avait fait qu’en sortant de son hospitalisation.
« La jeune femme disparue a été retrouvée plus ou moins saine, et sauve. C’est le soulagement dans son entourage professionnel, qui s’était montré très préoccupé par la situation. »
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