Au sein des centres régionaux de pharmacovigilance (CRPV), le téléphone ne cesse de sonner et les boîtes électroniques débordent de messages depuis le début de l’épidémie du Covid-19. Les équipes, souvent réduites de moitié pour assurer la sécurité sanitaire, travaillent à un rythme soutenu pour répondre rapidement à tous les professionnels de santé, pharmaciens d’officine en tête.
« Les premiers jours, nous avons reçu beaucoup de questions sur le risque d’aggravation de la maladie avec les AINS et bien sûr sur l’utilisation de la chloroquine et de l’hydroxychloroquine, indique le Dr Gwenaëlle Veyrac, chef du CRPV de Nantes. Ce sont d’ailleurs les officinaux qui nous ont alertés en premier sur la fonte des stocks en hydroxychloroquine. » L’ANSM a ainsi réagi rapidement par la note du 26 mars 2020 afin de sécuriser l’accès au médicament uniquement pour les maladies chroniques.
Une FAQ spéciale Covid-19
Dans ce contexte viral exceptionnel, de nombreuses interrogations sont également portées sur la poursuite de traitements chroniques, notamment avec des médicaments connus pour leurs effets immunosuppresseurs. « Nous avons répondu aux questions portant sur les traitements de l’asthme comprenant des corticoïdes, et qui ne doivent pas être arrêtés, explique Dr Veyrac. De même pour tous les immunosuppresseurs et les biothérapies, dont la suspension peut favoriser l’aggravation de la maladie d’origine, sans oublier les IEC et les sartans qui sont à poursuivre en cas d’hypertension artérielle, d'insuffisance cardiaque ou d’insuffisance rénale, d’après les dernières recommandations. »
Toutes ces questions/réponses, et bien plus encore, sont disponibles sur une page dédiée, www.sfpt-fr.org/covid19-foire-aux-questions, proposée par la Société française de pharmacologie et de thérapeutique (SFPT). Régulièrement mise à jour, cette foire aux questions est le fruit du travail des CRPV, fournissant, au gré des demandes des professionnels de santé, de nouvelles informations sur toutes les classes thérapeutiques, y compris sur l’utilisation d’alternatives (homéopathie, aromathérapie, phytothérapie, probiotiques, etc.). Ce site, diffusé auprès des médecins et des pharmaciens, fournit ainsi des données claires, précises et validées sur les modalités de prise en charge de tous les patients pendant l’épidémie. Quant aux patients atteints du Covid-19, ils peuvent se renseigner sur le site www.covid19-medicaments.com, également proposé par la SFPT, afin de savoir s’ils peuvent continuer leur traitement.
Des recherches originales
Outre leur rôle de diffusion de renseignements sur les médicaments, les CRPV conservent leur activité de recueil de déclarations des effets indésirables. « Certains centres ont notifié des effets indésirables graves liés à l’utilisation de la chloroquine. Nous n’en avons pas encore reçu à Nantes mais les professionnels de santé ne doivent pas hésiter à nous signaler tous les effets indésirables liés aux médicaments dans ce contexte. » En effet, les demandes et déclarations d’effets indésirables mettent en évidence des découvertes, dont une modification, liée au virus, de la pharmacocinétique de certains médicaments. « Nous ne pouvons actuellement pas proposer d’explication valable », observe le Dr Veyrac, avant de conclure « mais la recherche continue pour informer au mieux les professionnels de santé et soigner comme il faut tous les patients ».
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