LES DISCUSSIONS autour de l’article 20 du projet de loi sur l’avenir de l’agriculture ne sont pas finies. Ainsi les représentants de la pharmacie vétérinaire et Philippe Gaertner ont-ils été reçus mardi dernier par Didier Guillaume, vice-président du Sénat, pour débattre du sujet. L’objectif précis de cette entrevue ? Proposer un projet d’amendement à présenter à la haute assemblée en seconde lecture. Car si les pharmaciens ont renoncé à leur combat pour le découplage entre la prescription et la délivrance des antibiotiques vétérinaires, ils ne comptent pas abandonner leurs droits à bénéficier de remises sur ces produits. L’amendement proposé vise ainsi à exclure les pharmaciens du champ de l’interdiction de remises, rabais et ristournes qui concerne pour l’heure, et en l’état du texte en projet, l’ensemble des « ayants droit », à savoir, les prescripteurs comme les dispensateurs.
Pas d’action sur les volumes.
Pour les défenseurs de la pharmacie vétérinaire, cette disposition est illégitime dans la mesure où les officinaux n’ont pas le même statut ni les mêmes intérêts que les vétérinaires vis-à-vis des antibiotiques. « Nous ne sommes pas prescripteurs, et nous n’avons donc aucune action sur les volumes délivrés », argumente ainsi Guy Barral, président de l’UNPVO* qui participait à cette réunion. Selon lui, la pharmacie ne risque pas de concurrencer la médecine vétérinaire pour la délivrance des antibiotiques : « cela fait 35 ans que nous sommes moins chers que les vétos et pourtant nous ne représentons que 0,5 % du marché des antibiotiques. » Enfin, poursuit Guy Barral, « notre demande vise à préserver le tissu officinal. Les quelques centaines de pharmacies rurales concernées doivent pouvoir continuer d’accéder à ces remises. Car encore une fois, la mesure envisagée ne peut pas agir sur les volumes dispensés ».
Quant aux soupçons de compérage entre vétérinaires et pharmaciens en cas de maintien des remises chez les seuls pharmaciens, « il est écarté par les nouvelles dispositions du 4° de l’article L.5442-10 de l’article 20 qui en précisent et en renforcent considérablement les sanctions », souligne le président de l’UNPVO.
Au total, résument en substance les pharmaciens, l’amendement présenté n’a pas d’autre objectif que de permettre aux officines rurales encore impliquées, de maintenir leur activité vétérinaire et de conserver la viabilité économique indispensable au maintien de leur mission de santé publique de proximité.
L’amendement des pharmaciens sera examiné en commission le 13 février prochain, tandis que les discussions au Sénat auront lieu en avril.
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