SAMEDI 19 septembre, les cinq salariés de la pharmacie de la marine à Concarneau rencontrent le premier adjoint au maire. L’heure est à l’inquiétude car la pharmacie qui se trouve en plein centre-ville, au 5 de l’avenue Pierre Guéguin, doit déménager à quelques mètres de là, suite à un différend avec le propriétaire du local actuel assorti d’une fin de bail non renouvelé. Pour le titulaire, la situation n’est pas simple : en date du 18 août dernier, la préfecture a refusé par arrêté sa demande de transfert, du moins à l’adresse voulue par le pharmacien, Bernard le Coz, au 10 de la même avenue, à proximité d’une autre pharmacie. Depuis, le titulaire menace le monde économique et politique local de fermeture. La rencontre du 19 septembre dernier était censée apaiser l’inquiétude des salariés, sans pour autant qu’une solution n’ait été identifiée. « Nous ferons tout notre possible pour trouver un autre local », affirme Christine Barba, chef de cabinet de la mairie, qui aimerait éviter une telle fermeture. Une tâche rendue bien ardue compte tenu de la haute teneur émotionnelle de ce dossier, car il inquiète aussi la pharmacie voisine, située au 17 de l’avenue. Ce dossier « n’aurait pas dû passer par la mairie » selon Christine Barba. Mais la préfecture a sollicité l’avis de nombreux acteurs, aussi bien les représentants des organisations professionnelles et syndicales que les autorités municipales. C’est précisément la façon dont s’est faite cette consultation que critique Bernard le Coz. « Il y a eu trois avis négatifs contre deux, explique le titulaire, mais la mairie s’est aussi basée sur un rapport financé par la pharmacie concurrente. Nous demandons un rapport plus objectif. »
Offre médicale ou pas ?
Ce dossier épineux illustre la difficulté qu’il y a à trouver le bon équilibre entre le nombre d’officines et l’évolution démographique de cette commune finistérienne. Car, dans son arrêté, la préfecture a précisé que le transfert de la pharmacie de Bernard le Coz devrait se situer dans un « quartier de Concarneau dépourvu d’officines, au nord de la ville, sur les secteurs de Kérauret et de Kéramporiel, afin d’assurer une desserte optimale de la population ». Ce que Bernard le Coz refuse. « Il n’y a pas d’offre médicale dans ces quartiers, souligne-t-il, tous les médecins et les dentistes sont au centre-ville. » Le conseil régional de l’Ordre n’est pas tout à fait d’accord avec ce constat. « Quatre médecins ont quitté le centre-ville dont trois pour aller s’installer au nord de la ville », témoigne Patrick Fabry, conseiller régional de l’Ordre, chargé d'instruire le dossier de transfert. Le conseil avait donné son accord pour le transfert, assorti néanmoins de réserves. « C’est vrai que transférer son officine dans ces quartiers est tout aussi difficile qu’une création, et l’on peut comprendre la crainte de ne pouvoir faire le même chiffre d’affaires, pendant un an ou deux. Mais à long terme, cette zone étant en pleine expansion, le transfert nous paraît être viable », assure Patrick Fabry. Le conseiller s’est basé sur le découpage électoral de la commune pour évaluer l’évolution démographique de Concarneau. Les données fournies par les bureaux de vote ont l’avantage d’être claires et précises. La cité bretonne, dotée de 9 pharmacies et peuplée de près de 20 000 habitants, voit, comme beaucoup de villes, son centre se dépeupler au profit de sa périphérie. C'est ainsi qu'elle a perdu 62 votants dans sa zone centrale tandis qu’elle en a gagné 88 dans le nord, et cela en un an. Voilà qui milite dans le cadre d'une meilleure répartition géographique des officines et d'un meilleur service pharmaceutique, pour un transfert vers les quartiers nord de la ville. Le conseiller s’est basé sur les listes électorales et le découpage par bureaux de vote pour évaluer l’évolution démographique de Concarneau. Ces données ont l’avantage d’être claires et précises même s’il faut considérer que certains votants n’habitent pas dans le lieu de leur circonscription, admet Patrick Fabry, pour qui ces données sont pourtant les plus fiables disponibles, hormis celles de l’INSEE, bien sûr. Bernard le Coz espère néanmoins que la préfecture modifiera sa position car il a déposé un recours gracieux auprès du préfet assorti de nouveaux avis.
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