PHŒNIX PHARMA a réalisé un chiffre d’affaires de 1,6 milliard d’euros en France en 2011 et de 16,2 milliards d’euros en Europe sur trois trimestres, à octobre 2001. « Dans un marché national en légère baisse (-0,5 %), nos parts de marché ont augmenté de 0,6 %, indique Xavier Collart-Dutilleul, directeur administratif et financier France de Phœnix pharma. Cette progression intervient alors que la marge brute des grossistes chute depuis plus de dix ans, que la nouvelle marge instaurée en 2012 va nous faire perdre 4 à 6 millions d’euros et que les ventes directes progressent », poursuit-il. En parallèle, le groupe a enregistré une baisse du nombre d’impayés dus à des défaillances de pharmacies, car il choisit désormais ses clients.
Pour l’année 2012, Phœnix pharma entend se concentrer sur quatre principaux enjeux. « Nous souhaitons tout d’abord absorber la perte induite par la nouvelle marge », annonce Laurent Cuiry, président de Phœnix pharma France. Le groupe entend pour cela jouer sur deux leviers : tout d’abord sa réorganisation interne, engagée depuis 18 mois, mais aussi sur la transmission aux officines d’une partie de cette perte de marge. « Nous rediscutons du profil des achats avec chacun de nos clients et nous leur proposons d’apporter d’autres produits, par exemple nos génériques, afin que la pharmacie ne soit pas trop impactée », explique Laurent Cuiry. Concernant les frais de livraison facturés à certains pharmaciens, il les justifie par une nécessité économique. « Certains clients ne nous commandent que 1 000 euros de chiffre d’affaires, sur lequel nous ne gagnons que 50 euros. Pour nous en sortir, soit nous refusons de le servir, soit nous demandons au client de participer aux frais », argumente-t-il.
Une université Plus pharmacie.
Le second objectif de Phœnix pharma est de créer les conditions d’un retour à la rentabilité, par exemple en ouvrant de nouvelles agences sur des zones à haut potentiel et en diminuant le financement des clients. L’entreprise a également accru la présence sur le terrain, en doublant son équipe de commerciaux, passée de 20 à 40 personnes ces 18 derniers mois.
Le troisième enjeu concerne la formation de ses équipes. Le groupe projette ainsi de créer une « université Plus pharmacie », afin de former les adhérents de son groupement, leurs salariés, mais aussi des collaborateurs de Phœnix. Pour Laurent Cuiry, cette formation est d’autant plus nécessaire que les pharmaciens devront prochainement mettre en œuvre les nouvelles missions prévues par la loi HPST. Selon lui, l’honoraire qui est actuellement en discussion dans le cadre des négociations avec l’assurance-maladie « vient compenser une baisse de rémunération liée à la distribution de la boîte. Ce complément qui va être donné aux officines va simplement leur permettre de continuer à vivre. Mais la mise en place des nouvelles missions dépendra de l’initiative de chaque pharmacien ».
Certification qualité.
Enfin, le quatrième objectif de Phœnix pharma est de capitaliser sur ses trois activités en investissant 30 % supplémentaires par rapport à 2011, soit 3,5 à 4,7 millions d’euros. Parmi les projets en cours pour son activité répartition, l’entreprise prévoit par exemple de lancer un nouveau site professionnel dans les semaines à venir, mais aussi de renforcer ses centres d’appels. Elle va également engager des investissements immobiliers dans plusieurs villes comme Lille, Pau et Lyon. Phœnix souhaite en outre valoriser son activité dépositaire, en réunissant ses deux établissements sous un même logo, Ivry Lab, qui sera lancé en avril.
Côté groupement, Plus pharmacie devrait bientôt bénéficier de l’appui logistique de Phœnix et un nouveau directeur général va rejoindre l’équipe de direction. Par ailleurs, 114 adhérents sur les 802 que compte Plus pharmacie vont prochainement recevoir une certification ISO 9 001 QMS. Enfin, malgré sa condamnation dans son procès contre le conseil de l’Ordre des pharmaciens pour sa communication grand public, Plus pharmacie souhaite « reprendre la parole en 2012 ». « Nous avons été condamnés sur le fond et non sur la forme. Nous allons donc conserver notre slogan "experts en pharmacie et en vie moins chère" », conclut Laurent Cuiry.
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