Il faut d'abord tenir compte de l'ampleur du triomphe de M. Wauquiez, élu avec un score de presque 75 % et par environ la moitié des militants. Il faut ensuite admettre, contrairement à la sagesse conventionnelle, qu'il n'est pas obligé d'ouvrir le parti aux modérés, inquiets du durcissement de ses idées, proches de celles du Front national en ce qui concerne l'Europe et l'immigration. Il se peut effet qu'il rallie à lui ces électeurs du FN qui s"inquiètent des divisions de leur parti, du départ de Florian Philippot et de la difficulté croissante de Marine Le Pen à maîtriser ses dossiers. Toute l'Europe vit une crise identitaire, même l'Allemagne, incapable, trois mois après les élections législatives, de former un gouvernement, tout simplement parce que l'extrême droite (AfD) a envoyé quelque 90 députés au Bundestag. M. Wauquiez ne vit pas dans l'illusion. Il croit correspondre à une aspiration populaire. En d'autres termes, il pense que le désarroi du FN sert sa stratégie.
M. Bertrand a-t-il la capacité de lui faire barrage ? Il est trop tôt pour le dire, mais personne n'ignore qu'à la droite dure de LR s'opposent des militants qui craignent que leur parti perde les élections à venir, y compris celle de 2022. L'année 2017 a néanmoins montré que les analyses les plus pertinentes et les prédictions les plus sages ont été balayées par les primaires et par les scrutins présidentiel et législatif. Laurent Wauquiez continue à s'inscrire dans une façon de faire de la politique qui semble périmée, ne serait-ce que parce qu'il continue à s'inspirer des idées de Patrick Buisson, ce conseiller de l'ombre, qui a si mal aidé Nicolas Sarkozy lors des élections de 2012 et croit encore dur comme fer que les Républicains doivent arracher au FN un bonne tranche de son électorat. On verra qui mangera l'autre, tout en soulignant que les surprises électorales, qui ont été si nombreuses cette année, ne vont pas disparaître du jour au lendemain.
Si le président échoue
M. Wauquiez, au fond, n'a pas des convictions indéracinables. Son flair l'a amené à penser qu'il avait à jouer la partie en durcissant ses positions, mais il peut les infléchir s'il sent vaguement qu'à s'entêter il va dans le mur. Tout ce qu'il dit et fait est teinté par le désir ardent de se présenter à la présidentielle de 2022 et il n'est pas le seul : M. Bertrand claque la porte lui aussi pour se singulariser et, donc, attirer la lumière. Présidente de l'ïle-de-France, Valérie Pécresse, elle, n'a pas pipé mot et s'est bien gardée de dire ce qu'elle a sur le cœur, à savoir que le martial Wauquiez n'est pas sa tasse de thé. Elle attend, sagement, de voir où les conflits de tendances conduisent les Républicains. Mais, si elle veut modérer son parti, elle trouvera des troupes pour la soutenir.
Comme d'habitude, et malgré l'affaiblissement de LR par la République en marche, on trouve beaucoup de candidats de droite potentiels à la magistrature suprême. Il demeure que Laurent Wauquiez a pris une option sur l'avenir, que son expérience n'est pas discutable, qu'il y a dans sa fermeté de quoi séduire plus d'un compagnon de route, que personne n'est encore assuré qu'Emmanuel Macron réussira dans son incroyable aventure et que si, par malheur le président échoue, le nouveau chef de la droite pourrait bien apparaître comme une alternative acceptable.
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