La réaction des Français de tous horizons n’est nullement négligeable. Les fondamentalistes qui brandissent leurs menaces de mort souhaitent nous diviser, nous faire peur, nous contraindre à envisager des concessions pour sauver notre peau. Sur ce point, ils ont largement échoué : la France civile s’est retrouvée rassemblée et unanime pour les condamner, eux et leurs méthodes, et non pour suggérer à ceux qui nous gouvernent de nous protéger en cédant partiellement aux exigences des assassins. Le slogan brandi partout par les manifestants est « Je suis Charlie », ce qui correspond à une parfaite identification de la population aux victimes et une manière de démontrer que, si les intégristes sont toujours prêts à tuer pour défendre ce qu’ils croient être leur religion, nous sommes prêts à mourir pour que persistent dans notre pays les règles démocratiques, et surtout la liberté, sans lesquelles il ne fait pas bon vivre. Sans mot d’ordre, sans appel gouvernemental, sans injonction partisane, les Français ont fait corps, prouvant tout le contraire de ce que tentent de démontrer nos ennemis, à savoir que, pour l’essentiel, nous sommes unis et capables de nous mobiliser contre le danger.
Le 7 janvier 2015 est un peu pour nous le 11 septembre 2001 des Américains. Nous avions dit alors : « Nous sommes tous des Américains », nous disons aujourd’hui : « Nous sommes tous des Charlie ». « Charlie Hebdo » paraîtra après-demain avec un tirage exceptionnel d’un million d’exemplaires, il faut l’acheter, s’y abonner, le lire, même si on n’est pas d’accord avec ce qu’on y trouve. La seule arme de ses dessinateurs et commentateurs était le stylo. Il ne les a pas protégés de la kalachnikoff. Ils sont morts pour leurs idées, pour leur humour, pour la joie qu’ils apportaient à leurs lecteurs. Mais ils triompheront de l’obscurantisme et de la sauvagerie, même si leur victoire ne leur rendra pas la vie.
La répression dans le droit.
Tout ce que l’on souhaite aujourd’hui, c’est que la politique ne récupère pas l’élan national, qu’elle ne plonge pas ses petites intrigues dans le creuset de la détermination populaire, qu’elle n’abaisse pas ce moment de consensus. Les partis ont su trouver la ligne juste en soutenant sans réserves les efforts du gouvernement pour venir à bout des tueurs. Malheureusement, le PS a refusé de convier le Front national aux manifestations d’hier. C’est regrettable, non parce qu’il faut considérer le FN comme un parti républicain, ce qu’il n’est pas vraiment, mais parce qu’il n’appartient ni au PS ni à quiconque dans ce pays de convier les gens à une démonstration nationale de solidarité. Aussi bien, rien n’empêchait les électeurs du Front de participer individuellement à ces manifestations.
Sur la manière de traiter le terrorisme, Manuel Valls a admis qu’il fallait donner à nos services des moyens supplémentaires, sur le plan matériel et sur le plan légal. Comme pour Mohamed Merah, les frères Kouachi n’étaient pas inconnus des services de police. Leur réputation avait suffi à les empêcher de prendre l’avion pour les États-Unis. Il est clair qu’il incombe au pouvoir de neutraliser les terroristes avant qu’ils n’agissent. Sans aller jusqu’à leur appliquer une justice d’exception, ils doivent être arrêtés dès que commence leur dérive. On nous dit que nous ne devons pas appliquer au terrorisme la brutalité et le rejet du droit qui font sa force, mais qui, si nous en faisions le choix, nous conduirait à imiter son système. Un équilibre peut être trouvé.
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