La coopération libérale assumée entre les différentes professions de santé mais pas les transferts imposés d'en haut ! C'est le message fort qu'a tenu à faire passer le Syndicat des médecins libéraux (SML) lors de ses Journées à Palavas-les-Flots (Hérault).
« Le gouvernement a décidé unilatéralement de distribuer à d’autres, non pas les formalités administratives qui nous envahissent, mais nos tâches médicales les plus simples », s'est indigné le Dr Philippe Vermesch, président du SML, lors de son discours. Le stomatologue faisait notamment référence au plan de refondation des urgences, dans lequel de nouveaux protocoles avec les infirmières ou les kinés ont été décidés, mais surtout aux tests rapides d'orientation et de diagnostic (TROD), désormais réalisables en officine.
Ces TROD, prévus dans le cadre du plan Priorité prévention et introduits dans la convention pharmaceutique, permettront aux pharmaciens de percevoir une rémunération spécifique (6 ou 7 euros par test selon les cas de figure). « Le ministère envisageait carrément de faire passer cette mesure par voie réglementaire, a expliqué Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), devant les 200 congressistes du SML, plutôt mécontents de ces transferts dans le dos des médecins. Comme nous étions concernés, nous avons demandé à passer par la voie conventionnelle, d'où la négociation et la signature de cet avenant. »
Pour le SML, ce nouvel épisode doit servir d'alerte. « Nous sommes opposés au démantèlement des compétences médicales "en autonomie", notamment du diagnostic ou de la prescription au profit d’autres professions de santé », a résumé le Dr Vermesch. En revanche, le syndicat prône « la coopération et la coordination libérale de proximité » autour du médecin traitant, à l’aide d'outils numériques, dans une dynamique territoriale.
Un projet pour améliorer l'observance
Preuve que l'approche interpro ne lui fait pas peur, le SML a décidé, avec les pharmaciens de la FSPF et les infirmiers de la FNI, de porter un projet autour de l'observance thérapeutique, dans le cadre de l'article 51 (de la loi Sécu 2018) sur les innovations en santé. « Si on veut avoir des effets systémiques demain, il faut que l'on fasse des projets ensemble, argumente Daniel Guillerm, président de la FNI. La mauvaise observance thérapeutique représente 11 à 15 milliards d'euros qui s’évaporent chaque année en France. »
L'objectif est d'améliorer les taux d'observance des patients à risque iatrogénique en ville mais aussi de prouver que les libéraux « peuvent faire bouger les lignes » en s'organisant mieux. « Cela peut concerner 4 millions de patients, assure Philippe Besset (FSPF). Le médecin et le pharmacien doivent savoir qui est l'infirmier concerné et vice versa pour pouvoir travailler ensemble. Pour la rémunération, nous nous sommes mis d'accord sur une enveloppe même si cela reste à négocier avec le payeur. »
Le projet n'est pas finalisé, mais pour Nicolas Revel, directeur général de la CNAM, il correspond bien à l'esprit de l'article 51 sur l'innovation en santé, dans une logique collaborative « bottom up » émanant du terrain.
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