Tout au long du mois de décembre, à l’instar de l’ensemble de ses confrères, Pierre-Edouard Poiré, titulaire de la pharmacie d'Epluches, a vu défiler sur les écrans de son officine de St Ouen-l’Aumône (Val d’Oise) les alertes successives concernant les rappels et les retraits de lots de laits contaminés Lactalis. « Elles nous sont arrivées sur notre LGO, mais aussi par l’Ordre, les syndicats et par le fabricant. Pour ne pas être au courant, il fallait être sur une autre planète », ironise le titulaire.
Sa certification Pharma Système Qualité ISO 9 001 QMS Pharma obtenue en 2012 lui a permis de pousser plus loin les investigations et de vérifier l'identification des lots incriminés. « Notre manuel qualité reprend toutes les étapes à suivre et il met également à disposition, dans l’onglet "gestion d’alertes", des instruments tels qu’une base de données comprenant les sites à consulter en cas d’alerte », expose le pharmacien affilié au groupement Giphar.
Au-delà de cet outil, sa démarche qualité l’a amené à mettre en place, au sein de sa propre officine, une procédure interne, comme l’exige le cahier des charges de certification. « Nous avons finalisé une procédure que nous appliquons à l’ensemble des alertes de rappels et de retraits. Pour Lactalis, comme dans les autres cas, elle a fait ses preuves », déclare Pierre-Edouard Poiré.
Lorsqu’une alerte est émise via le LGO Logiphar, chacun des dix employés de la pharmacie qui se connecte pour la première fois avec son code imprime le texte. Toutefois, un seul exemplaire est conservé qui sera mis en évidence sur le déballoir à côté du cahier de liaison.
Alors que le produit est retiré du rayon par le premier employé à avoir lu l'alerte, chaque membre de l'équipe appose son tampon personnalisé sur le texte de l’alerte afin de confirmer qu’il en a bien pris connaissance. « Nous avons créé ce tampon personnalisé dont nous disposons tous, titulaire, adjoint et préparateurs, lors de l'émission d'une "fiche progrès" qui nous semblait nécessaire dans le cadre de la procédure qualité. Nous avions en effet détecté le besoin de formaliser la lecture de certains documents, comme les rappels-retraits, mais aussi les alertes sanitaires - la grippe H1N1, par exemple - tout comme la double validation de la dispensation sur l’ordonnance », décrit le titulaire. Il estime que « cette solution, simple et rapide, plus lisible qu’un paraphe au stylo, a de plus un côté officiel qui rend visible auprès du patient la démarche qualité de notre officine ».
Dans le cas des alertes sanitaires, le document tamponné par l’ensemble de l’équipe est archivé, tandis que le produit incriminé est « mis en quarantaine dans les cinq minutes ». Ce sont ainsi plus de 130 boîtes de laits Lactalis qui ont immédiatement été mises à l’arrière de l’officine, dans des cartons munis des textes du rappel-retrait. « Parallèlement, nous avons refait un tour dans les rayons afin de vérifier qu’il ne restait plus aucune boîte », précise Pierre-Edouard Poiré, ajoutant qu’il a volontairement laissé les étagères vides pendant plusieurs journées pour bien matérialiser le retrait produit auprès des consommateurs, par ailleurs avertis par un affichage obligatoire.
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