LA BAJA, cette épine dorsale fichée au flanc du Mexique, est un pays de roches, de coyotes, de yuccas et d’artichauts géants. Tout au sud, Los Cabos est le cul-de-sac de la Transpeninsular. Cette route qui descend de Tijuana est une ligne droite infinie de 1?500 kilomètres scotchée sur le vertige horizontal d’un pays perpétuellement désertique. Une terre à ce point aride et désolée que nul Olmèque, Maya ou Aztèque n’a voulu y bâtir une cité. Partout, les vagues brûlantes des dunes relaient les vagues froides du Pacifique. Réunion des villages de San José del Cabo et de Cabo San Lucas, Los Cabos est un Finistère de granit sculpté depuis des millénaires par les eaux tièdes de la mer de Cortés et celles plus fraîches de l’océan Pacifique. Cela donne une immense gerbe d’écume, paravent naturel qu’approchent les baleines grises en quête de golfes tranquilles propices à leurs amours.
Le spectacle des baleines.
Chaque année, entre les premières heures de janvier et les derniers jours d’avril, des milliers de cétacés descendent le long des côtes de la Basse-Californie pour aller s’abriter et enfanter. La famille de la baleine grise de Californie, qui a failli disparaître il y a un siècle, compte aujourd’hui 15 000 individus, mais les naissances connaissent une baisse inquiétante depuis quelques années. Après un été nutritif dans les mers arctiques, mâles et femelles s’embarquent pour un voyage de 10 000 kilomètres. Au printemps, une fois accomplie leur œuvre de reproduction, elles referont en sens inverse le trajet le long des côtes américaines.
Pendant ces mois où elles enfantent dans les eaux claires, les baleines voient passer de nombreux visiteurs. Venus du monde entier pour ce spectacle unique, ils prennent place dans des bateaux qui naviguent doucement au cœur de cette foule animale en émoi. Les phoques, les orgues, les requins et quelque 800 espèces de poissons participent à cet opéra aquatique. Tout ce joli monde vit à l’état brut le cycle de la vie : manger et être mangé. L’homme, lui, dévore des yeux. C’est ce que les Américains appellent le Whale watching.
Pêche et plaisance.
Depuis une vingtaine d’années, le tourisme est en pleine expansion. À Cabo San Lucas, des avions se posent en provenance directe de Los Angeles et de Mexico ; on y a déplacé des bâtisses qui bordaient la route pour creuser une quatre-voies qui mène les visiteurs aux hôtels du front de mer, toujours plus grands, toujours plus beaux. Dans chaque faille de la falaise, les pelleteuses sont à l’œuvre. Cabo San Lucas, vieux village de pêcheurs, ne se ressemble plus. Tous ceux qui ont goûté les années de rêve où la Basse-Californie était le dernier paradis secret espèrent ne pas la voir basculer. Dans les ports, bien vite transformés en marina, une armada de voiliers et de bateaux de plaisance s’offre à tous ceux qui sont épris de lagons purs et de pêche au gros. Ainsi, sur les eaux transparentes du golfe de Californie (nom gringo donné à la mer de Cortés) beaucoup voient danser le mirage du dollar facile. Les paysans de la région constatent : « Le Mexique, si peu riche est si peu éloigné des États-Unis. »
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