« L'Espérance » : Véronique Martin pouvait-elle baptiser autrement sa pharmacie, rouverte le 26 septembre à Juvigny-le-Tertre (Manche) ?
Elle était venue remplacer Thierry Bedel, malade. Elle quittait alors Courbevoie (Hauts-de-Seine) pour un bourg de 700 habitants. La mort du pharmacien a transformé le remplacement par une gérance après décès (voir « le Quotidien » du 15 avril 2019).
La veuve de son prédécesseur lui propose alors de racheter, les murs pouvant être acquis par la commune. Mais Mme Bedel se rétracte, et le maire est absent au rendez-vous chez le notaire. Véronique Martin revient en pleurant à la pharmacie. Ce sont les habitants de Juvigny, médecin et infirmières en tête, qui se mobilisent, et manifestent, pour soutenir « leur » pharmacienne.
À bout de solution, la consœur ferme le 26 juin, après avoir été, en plus, cambriolée.
Mais, heureusement, le ciel a fini par s'éclaircir : la commune a acheté les murs, Mme Bedel lui a vendu le fonds, l'Ordre a précipité sa réunion de commission, tout semblait se réunir pour une réouverture le 2 septembre. Mais les artisans sont aussi rares dans la Manche qu'ailleurs : l'électricité a été mise aux normes, la vitrine remise à neuf, et Véronique Martin tient ses gardes « sans chauffage, ni eau chaude ! ».
Cent dix-huit patients sont venus le premier jour, dans un village de 700 habitants ! La consœur s'attend toutefois à des premiers mois « compliqués », mais qui ne douchent pas son enthousiasme : « Je veux être aussi proche des patients qu'avant [quand elle était adjointe] ; c'est une nouvelle expérience pour moi, mais c'est un métier que j'adore ! »
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