C’ÉTAIT le chapitre le plus contesté du dossier sur les libéralisations que le gouvernement Monti avait inscrit dans son plan de rigueur de 24 milliards d’euros pour éviter la faillite de l’Italie et participer en rebond au sauvetage de l’euro. Mais face à la colère des pharmaciens, l’ancien commissaire européen à la Concurrence a modifié le dispositif autorisant la vente de médicaments non remboursables dans les parapharmacies et les grandes surfaces. Du coup, celles-ci devront se contenter de vendre les médicaments sans ordonnances. Autre changement important : les pharmacies garderont le monopole sur certains produits. Une liste sera publiée d’ici à trois mois par l’AIFA, l’agence italienne du médicament, et le ministère de la Santé. Pour éviter les dérapages, elle sera ponctuellement mise à jour.
Report de la journée « pharmacie morte ».
Du côté des pharmaciens, la décision du gouvernement a été appréciée. La fédération nationale des titulaires d’officines, Federfarma, qui représente quelque 18 000 pharmacies, a reporté la journée « pharmacies mortes » qui devait avoir lieu ce lundi 19 décembre. Pour Federfarma, « la décision du gouvernement garantit finalement le droit à la santé des Italiens dans la mesure où les médicaments avec ordonnance ne pourront pas être vendus en dehors du circuit traditionnel géré par des professionnels ». Des professionnels qui ne cachent pas leur satisfaction. « Le coût de la licence d’une officine est de plusieurs centaines de milliers d’euros, celui d’une parapharmacie quelques milliers. En autorisant la vente des médicaments de prescription en dehors du circuit officinal, le gouvernement introduisait un système de dévaluation des officines. D’où des répercussions en cascade sur les pharmaciens qui auraient été obligés, par exemple, de licencier une partie du personnel pour faire face à la baisse de leur chiffre d’affaires et la dévaluation de leurs activités », estime Annarosa Pelosa, pharmacienne à Rome. « Les autres catégories comme les avocats, les notaires, les chauffeurs de taxis ne sont jamais ciblés. Les gouvernements italiens veulent toujours s’en prendre à ce qu’ils appellent les privilèges des pharmaciens », s’insurge pour sa part Marta Pellegrini, titulaire d’une officine située à côté du parlement.
Du côté des parapharmacies, c’est la douche froide. « Mario Monti qui a fait plier Bill Gates lorsqu’il était commissaire européen à la Concurrence n’a pas fait le poids face à la corporation des pharmaciens. Mais nous nous battrons, car la croissance et la création de nouveaux emplois passent par l’ouverture des marchés », prévient Giuseppe Scioscia, président du Forum italien des parapharmacies. Une position que partagent certaines associations de consommateurs, qui réclament une remise à plat des règles de ventes et un contrôle ponctuel des prix pour favoriser les consommateurs, notamment en période de crise. En clair, la bataille ne fait que commencer.
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