LES ASSOCIATIONS avaient dénoncé l’impact délétère sur la santé de milliers de Français. Elles ont été entendues. Le perchloréthylène
utilisé au sein des pressings dans le nettoyage à sec va quasiment disparaître. Un projet d’arrêté du ministère de l’Écologie prévoit la fin de l’usage de ce produit selon l’échéancier suivant : interdiction d’exploiter une machine au perchloréthylène âgée de plus de 15 ans à partir de 2014 ; arrêt des installations n’étant pas de marque NF d’ici au 1er janvier 2018 au plus tard et d’ici au 1er janvier 2022 pour les installations de marque NF, « sauf à respecter certaines distances de rejet par rapport aux bâtiments voisins ». Le projet d’arrêt inclut dans sa version actuelle « l’interdiction de toute nouvelle installation fonctionnant au perchloréthylène située dans des locaux contigus à des habitations ». Il prévoit aussi de suspendre les activités des pressings, si les niveaux de concentration du produit mesurés dans l’air dépassent 1 250 µg/m3 dans les appartements et locaux contigus aux pressings. Recommandée par le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) en juin 2010, cette valeur reste loin du seuil fixé par l’Organisation mondiale de la santé (250 µg/m3) ou de celui décidé en février dernier par l’Agence américaine de protection de l’environnement (40 µg/m3). Reçues jeudi par Jean-Yves Grall, directeur général de la santé, une délégation du Réseau santé environnement (RES), de l’Association des victimes des émanations de perchloréthylène des pressings (ADVEPP) et de Générations futures n’ont pu obtenir d’engagement en vu d’un alignement de la France sur le seuil drastique de protection américain. Néanmoins, les associations se félicitent du « changement radical de la politique du ministère de la Santé qui ne défend plus l’usage contrôlé du perchlo mais accepte le principe de son remplacement ». Mis en consultation depuis la fin de l’année 2011, ce projet d’arrêt devrait être finalisé et publié « avant l’été », a fait savoir le ministère de l’Écologie.
Contrôle des contaminations.
Les ministères de la Santé et de l’Écologie ont par ailleurs chargé l’Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) et l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (INERIS) d’engager des travaux d’évaluation des risques potentiels associés aux produits utilisés en substitution du perchloréthylène. Les moyens de substitution envisagés incluent l’utilisation de détergents biodégradables additionnés à de l’eau, des procédés aux hydrocarbures utilisant différentes substances (white spirit, éther de propylène glycol ou le siloxane composé de silicone) ou du dioxyde de carbone (CO2, liquide en phase supercritique). Classé comme probablement cancérogène par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), le perchloréthylène peut être absorbé par inhalation, par voie orale ou par la peau (sous forme liquide). En cas d’exposition fréquente et intense, ce produit peut se révéler toxique pour les reins et le système nerveux et provoquer des irritations des yeux et des voies respiratoires, ainsi que des vertiges et des nausées, rappellent les ministères de la Santé et de l’Écologie dans un communiqué. Des campagnes de contrôles des pressings sont mises en place depuis 2008 par l’inspection des installations classées, sous l’autorité du ministère de l’Écologie. Afin de préserver la santé des travailleurs et des riverains des pressings, les associations les appellent à se manifester auprès des agences régionales de santé (ARS) et des préfectures pour obtenir un contrôle de leur contamination.
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