Immunothérapie spécifique de l’allergène

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Publié le 08/06/2017

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Anciennement appelée « désensibilisation » l'immunothérapie spécifique de l'allergène (ITS) a pour objectif de restaurer une immunité normale vis-à-vis des allergènes. Elle vise à réduire ou, idéalement supprimer, les symptômes liés aux hypersensibilités allergiques, à limiter la survenue de nouvelles sensibilisations ultérieures, à réduire la consommation de médicaments anti-allergiques, et à améliorer la qualité de vie des patients allergiques. L’ITS doit être distinguée de l’accoutumance (utilisée par exemple dans le cas de l’arachide), où le but est d’assurer une absence de symptômes graves en présence (accidentelle) de l'allergène. Ce traitement repose sur l’administration de doses croissantes d’un allergène et concerne les hypersensibilités allergiques de type I dont le mécanisme immunologique dépend des IgE. L’administration de l’allergène utilise diverses voies : sous-cutanée, sublinguale, intra-nasale, conjonctivale, orale ou percutanée.

L’ITS doit être poursuivie pendant 3 à 5 ans, de manière continue ou saisonnière. Quelle que soit la voie d'administration utilisée, l'allergène est capté par les cellules présentatrices d’antigènes (ex : cellules de Langerhans), qui subissent alors des modifications de leur maturation et expriment différents marqueurs et récepteurs. Par sa capacité à induire des cellules produisant des cytokines tolérogènes, l’ITS permet de modifier la différentiation lymphocytaire préférentiellement Th2 observée chez le patient allergique, conduisant à réorienter des lymphocytes T vers une voie Th1 et à réduire la production des IgE.

Le mécanisme le plus important de l’ITS serait l’induction de lymphocytes T régulateurs, qui permettent, via leur production d’IL-10 ou de TGFb, d’inhiber la polarisation Th2, d’empêcher la « commutation de classe » des immunoglobulines vers les IgE, en favorisant celle conduisant à la production d’IgG4 et de diminuer le nombre des cellules effectrices de l'allergie : mastocytes, basophiles, éosinophiles.