HUMEUR

Harcèlement

Publié le 22/05/2014

Article réservé aux abonnés

Mes amis me tancent parce que j’éteins constamment mon portable. Ils ne savent pas que, si ça continue, je vais supprimer ma ligne fixe. Car ce ne sont pas mes amis qui me contactent, mais des démarcheurs. Je ne sais plus comment expliquer à mes interlocuteurs anonymes que je ne peux pas changer tous les jours mes fenêtres, que je n’ai ni or ni argent à vendre, que je n’ai pas besoin d’une assurance vie, que ma mutuelle me convient, que ma générosité, si souvent sollicitée par les associations humanitaires, est limitée par le montant de mes revenus. J’ai calculé que, si j’avais accordé à chacun des appelants tout le temps requis pour qu’il m’explique son offre, je passerais ma journée au téléphone. D’autant qu’ils se font souvent insistants : « Vous n’avez pas de bijou en or, vous êtes sûr ? » Ou bien : « Mais dites-moi au moins le nom de votre mutuelle ! ». Est-ce qu’il m’arrive de perdre patience ? Oui. Par exemple, j’ai prétendu une fois ne pas être M. Liscia. Et je me suis entendu dire :« D’accord. Mais vous avez sûrement besoin de nouvelles fenêtres à montants en aluminium ».

RICHARD LISCIA