C’EST UN OURS qui n’est pas vraiment blanc ; qui n’est pas vraiment brun non plus. Et pour cause, le pizzly, grolar pour les intimes, est le fruit d’un amour jusqu’alors impossible entre un grizzly et un ours polaire. Impossible car les deux espèces n’ont, normalement, que très peu de chance de se rencontrer. Mais l’emprise de l’Homme sur dame nature est en passe de changer la donne. Explications. Sous l’effet du réchauffement climatique, la banquise arctique se réduit chaque jour un peu plus. Du coup, les 22 000 ours polaires se sentent désormais un peu à l’étroit sur leur territoire gelé. Certains tentent de voir ailleurs et prennent la route du Canada. Leurs cousines et cousins grizzly font de même, en sens inverse. La « cousinade » se transforme parfois en idylle et des petits grolar montrent le bout de leur truffe. Le premier pizzly bicolore a été observé en 2006, sur l’île de Banks, au nord-ouest du Canada. Depuis, cinq autres ours métis ont été repérés dans la région. Au printemps 2010, un plantigrade à la fourrure blanche et aux pattes brunes tué par un chasseur, se révèle même être l’enfant d’un grizzly mâle et d’une femelle hybride.
Des histoires d’amour improbables liées à la montée du mercure existent également dans d’autres espèces animales, notamment en milieu aquatique. Des bébés hybrides de rorqual bleu et de rorqual commun, mais aussi de narval et de béluga ont ainsi été observés. Mais le phénomène semble particulièrement s’accroître chez les ours. Car, au-delà du réchauffement climatique, le déclin des populations de plantigrade encourage l’accouplement avec de nouveaux partenaires. Plus largement, une vingtaine d’espèces, dont plus de la moitié est menacée d’extinction, seraient susceptibles d’engendrer une trentaine d’espèces hybrides, estiment les chercheurs. Un moyen naturel de lutter contre la disparition des espèces ? Rien n’est moins sûr. « L’hybridation n’est pas forcément une mauvaise chose, et peut constituer une importante source de renouvellement biologique, expliquent les spécialistes. Mais si elle est provoquée par les activités humaines, elle se produit vite et risque de réduire la diversité des gènes et des espèces. » Le pizzly, par exemple, serait moins bien adapté à la vie glaciaire et se révélerait être un moins bon nageur que son cousin polaire. Pour certains biologistes, le développement de ces espèces hybrides pourrait même accélérer la disparition de l’ours blanc. À part ça, tout va très bien, Madame la banquise !
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