LA FÉDÉRATION des pharmaciens italiens conteste l’augmentation du nombre de pharmacies, l’assouplissement des horaires et des jours d’ouverture et la libéralisation du prix de vente des médicaments non remboursables. Elle s’inquiète aussi de l’interprétation donnée par le ministère de la Santé de l’article 11 du décret sur la libéralisation des officines. Selon la circulaire ministérielle, publiée la semaine dernière, « les titulaires des officines qui auront eu soixante ans au moment de l’entrée en vigueur du décret, le 24 mars dernier, devront recruter un directeur plus jeune, diplômé en pharmacie. Dans le cas contraire, l’officine sera fermée ». Pour Federfarma, cette interprétation pénalise plus d’un million de consommateurs et notamment les personnes qui résident dans les petites communes. « Les revenus affichés par la plupart des titulaires d’officines exerçant la profession dans ces petites communes et qui ont souvent plus de 65 ans, ne leur permettent pas d’avoir des employés. Comment veut-on qu’ils recrutent un directeur ? » s’interroge Annarosa Racca. Pour la présidente de Federfarma, la circulaire ministérielle ne tient pas compte des directives du parlement qui a voulu, au contraire, rehausser l’âge du départ en retraite. « Du coup, des milliers de petites communes risquent de se retrouver sans pharmacie à cause d’une mauvaise interprétation », analyse Annarosa Racca.
Tout en estimant que le ministère de la Santé souhaite ainsi relancer l’emploi, alors que des centaines de jeunes pharmaciens n’arrivent pas à entrer dans le monde du travail par manque de place et d’ouverture du secteur, les titulaires des officines italiennes approuvent le mouvement de grève annoncé par la fédération. D’autant que la précédente journée « officines mortes », qui devait avoir lieu le 1er février dernier, s’est soldée par un échec. Estimant que le parlement pouvait utiliser sa marge de manœuvre pour modifier le projet de libéralisation présenté par le gouvernement de technocrates de Mario Monti, Federfarma avait déposé les armes. Du moins provisoirement.
Reste que, en appelant à une journée de grève le 29 mars, la fédération des pharmaciens n’a pas respecté le délai de 10 jours ouvrables imposé par la loi italienne. Du moins selon l’autorité de régulation des grèves. « La fermeture des pharmacies viole l’avis de préavis », a déclaré jeudi dernier Roberto Alesse, président de l’autorité de régulation. « Nous ne pouvons pas respecter le préavis, la circulaire ministérielle entrée en vigueur le 24 mars dernier entraînant la fermeture immédiate de plusieurs pharmacies », réplique Annarosa Racca. La présidente de Federfarma a demandé un rendez-vous en urgence au ministre de la Santé, mais elle n’a pas eu de réponse. Encore un point qui sera discuté durant la réunion de l’Assemblée nationale des pharmaciens convoquée par Federfarma après la journée de grève.
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