Conclu en septembre, l'accord entre Google et Mayo Clinic donne une idée de la place que veulent occuper les GAFA dans le domaine de l'IA en santé. Signé pour une période de 10 ans, ce partenariat permettra au géant du Web de s'appuyer sur l'expertise de la première fédération hospitalière américaine, qui reçoit chaque année plus d'un million de patients. Une bonne base d'études pour concevoir des services qui « amélioreront considérablement la vie des gens », comme le prédit déjà le P-DG de Google, Sundar Pichai. Sur le cloud, seront ainsi stockées des données transmises par les hôpitaux de Mayo Clinic en vue de travaux sur la prévision des maladies rénales, le dépistage des problèmes de vue liés au diabète ou encore l'analyse du génome. La santé est un domaine d'investissement prioritaire pour Google qui a noué des liens étroits avec d'autres acteurs majeurs du secteur comme le centre médical de l'université de Chicago (UCMC). Un accord qui a déjà généré des plaintes de patients.
Alors que certains redoutent que les informations des patients ne finissent par être commercialisées, Mayo Clinic s'est voulu rassurant, affirmant ainsi que seules des données anonymisées seront transmises à Google. Des experts en droit de la santé tiennent tout de même à alerter sur un point : le décalage énorme qui existe entre les attentes du public en matière de confidentialité et le rythme de développement de l'intelligence artificielle. Un décalage qui pourrait freiner l'expansion de l'IA en santé aux États-Unis comme en Europe, même si un partenariat comme celui passé entre Google et Mayo Clinic est encore inenvisageable de ce côté-ci de l'Atlantique.
David Gruson estime qu'il reste encore deux ans à la France, au maximum, pour prendre des initiatives fortes. « On peut s'efforcer de protéger coûte que coûte nos données de santé, mais on prendra alors le risque de laisser des algorithmes développés ailleurs nous être imposés. Nous avons été battus sur les solutions de bureautique informatique, sur les solutions de cloud, sur l'IA de santé généraliste… mais il nous reste une possibilité : occuper des créneaux sur l'IA de santé d'excellence. »
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