IL ÉTAIT UNE FOIS un vieil anneau de vitesse auto dans la banlieue de Reims, avec tribunes, piste et bâtiments annexes, dont les pierres vermoulues s’écroulaient au fil des ans. Abandonné par les hommes et les coureurs, après avoir été porté au pinacle des épreuves sportives, il aurait été condamné, sans l’action dynamique et obstinée de Gérard Cuif, pharmacien d’officine, pilote de Porsche amateur et historien de l’automobile. Titulaire d’une officine au Gueux, petit bourg de 1 800 habitants ayant donné son nom au circuit, il se lance en 2004 dans cette belle mission : sauver le site et le faire revivre.
« Avec une association créée pour la circonstance, nous avons entamé diverses actions. Nous avons contacté les clubs de voitures anciennes, organisé des manifestations, suggéré des rassemblements. L’essentiel était de faire revivre les lieux, avec leur vocation d’origine. Au début, nous occupions un carré d’herbe, à l’ombre des tribunes, mais nous avions en tête d’aller bien plus loin. »
Soixante-quinze bénévoles vont rapidement prendre en charge le circuit et son avenir, avec l’aide de sponsors locaux, le soutien des collectivités et l’apport de personnalités comme l’ancien champion, Franz Hummel. Avec quelques financements, beaucoup d’huile de coude, et des tonnes de bonne volonté, l’aventure s’accomplit avec l’organisation du « 8e de l’excellence de Reims », qui attend pour son édition 2009 plus de 30 000 visiteurs, deux cents véhicules inscrits et leurs pilotes, tous sympathisants ou passionnés. « C’est ce genre d’événements qui peut nous apporter beaucoup, souligne Gérard Cuif. Par son aura médiatique, il soutient nos actions, et nous apporte des partenaires. Nous en avons grand besoin car, si les choses commencent à bouger, le chemin à parcourir avant d’arriver à la rénovation complète est encore très long ».
Renaissance et espoirs.
Fermé en 1964, le circuit du Gueux est ouvert sur 7 km, mélangeant parcours ruraux et départementales avec pistes de courses. Il possède tribunes, bloc d’habitat, paddock, et s’étend sur une quinzaine d’ha. Gérard Cuif et ses amis l’ont déjà débroussaillé, défriché, ont abattu les arbres qui envahissaient les lieux, maçonnant et nettoyant. Bien entendu, sans ambitionner une remise à neuf intégrale, ils se sont occupés de l’apparence, pinceaux en mains, reproduisant quelque peu l’ambiance visuelle des années soixante : panneaux publicitaires d’époque, décoration, etc.
Aujourd’hui le Gueux entame une nouvelle vie : les amateurs d’auto passent y faire des essais personnels, les collectionneurs s’y retrouvent pour exposer leurs merveilles mécaniques, les constructeurs viennent même y faire quelques photos de leurs prototypes. Dernière démarche en date, couronnée de succès, l’inscription du site sur l’inventaire des Monuments Historiques qui devrait apporter subventions et intérêts divers. Reste l’argent, moteur indispensable de cette activité. La commune du Gueux, paradoxalement, traîne un peu les pieds, supportant à peine l’initiative, mais le conseil général et la Ville de Reims ont déjà fait connaître leur intérêt. Les choses avancent, à un train de sénateur, mais l’espoir reste permis : le circuit repart, renaît de ses ruines, et retrouvera un jour son lustre d’antan. On commence à y voir passer des organisations, comme le Tour de France auto, et d’autres manifestations mettant en scène les vieilles voitures y sont programmées.
« Un pharmacien, tant par vocation que par formation, doit avoir une large ouverture d’esprits, souligne Gérard Cuif. Durant nos études, puis à travers nos activités professionnelles, nous rencontrons des gens ou des enseignants qui nous font partager leurs pôles d’intérêt. Moi, ce fut l’histoire et l’automobile. »
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