UN CRI DE RÉVOLTE qui s’exprime par des actions sur le terrain. C’est ainsi que Geneviève Garrigos qualifie son engagement pour Amnesty International France. Après avoir milité dans l’association, elle en est la présidente depuis un an. « J’ai toujours été sensible au combat pour la justice, et indignée par les atteintes aux droits de l’homme. Je ne pouvais plus me dire : je n’entends pas, je ne vois pas les violences quotidiennes faites aux citoyens dans le monde », précise-t-elle avec passion.
Diplômée en 1984 à Châtenay-Malabry, Geneviève Garrigos a d’abord travaillé à l’hôpital avant d’exercer dans plusieurs laboratoires - Vichy, Éthypharm, Lavipharm - et enfin chez Novagali où elle est en charge de la communication et des ressources humaines depuis 2006. « Il y a huit ans, reprend-elle, j’ai décidé de travailler à 4/5e afin de donner une plus grande partie de mon temps à l’association. Ce qui m’a attiré tout de suite ? La totale indépendance d’Amnesty qui est financée uniquement par ses membres et ses donateurs, ce qui lui offre une grande liberté de parole. »
Dans les années soixante-dix, l’association dénonçait les violations faites aux droits humains dans le bloc soviétique et les dictatures d’Amérique Latine. Aujourd’hui, les 20 000 membres et les 200 000 donateurs qui la soutiennent dans l’Hexagone continuent le combat pour le respect, partout où les droits sont bafoués.
Interpeller les pouvoirs publics.
Et l’accès à la santé étant aussi un droit, Geneviève Garrigos s’est sentie instinctivement portée vers le parcours associatif, le considérant comme un devoir de pharmacien et de citoyenne. La présidente a donc mis au service des plus démunis l’expérience professionnelle acquise tout au long de sa carrière.
Parmi les moyens qu’Amnesty utilise pour se battre, la publication de rapports annuels et d’enquêtes, par exemple sur les violences faites aux femmes. « Nous avons également mené une action avec les banques françaises en leur demandant de ne pas investir dans des activités finançant la fabrication des bombes à sous-munition et les mines antipersonnel. » Des combats qui tiennent au cœur de cette femme active, maman et grand-mère de deux petits-enfants. Mais qui requièrent une grande force de caractère et un dynamisme à toute épreuve, tant les atteintes aux droits de l’homme sont nombreuses. Forte de la crédibilité d’Amnesty International, la présidente n’hésite pas à prendre la plume pour interpeller le ministère de l’Immigration sur le droit d’asile. L’association entretient ainsi des contacts réguliers avec les services d’Éric Besson. « Nous travaillons dans le cadre d’un dialogue ouvert avec les acteurs de la société, et nous suivons attentivement le travail législatif afin de vérifier si les États respectent leurs engagements. »
Aller à la rencontre des autres.
Outre les relations diplomatiques, l’association s’appuie sur un solide maillage territorial : pas moins de 350 groupes planchent sur les meilleurs moyens d’agir, et une soixantaine d’antennes réunissant des jeunes organisent des débats et des projections pour mobiliser de nouveaux militants. « Personnellement, mon engagement m’apporte un meilleur équilibre personnel, poursuit Geneviève Garrigos. Se concentrer sur ces dossiers si importants permet de prendre du recul sur sa propre vie. »
Dans laquelle est très présent - et ce n’est pas une surprise - le besoin d’aller à la rencontre des autres grâce aux voyages. Europe centrale au moment de la chute du mur de Berlin, sultanat d’Oman, bassin méditerranéen pour découvrir le berceau de la civilisation, elle veut voir de près dans quelles conditions vivent les gens.
Toujours chic - en trench blanc et ballerines souples ce jour-là - la présidente arpente le globe armée d’une saine curiosité, mais il brille toujours dans ses yeux couleur café-crème l’éclair de la révolte. Positive.
Insolite
Épiler ou pas ?
La Pharmacie du Marché
Un comportement suspect
La Pharmacie du Marché
Le temps de la solidarité
Insolite
Rouge à lèvres d'occasion