DIPLÔMÉ à Strasbourg en 1997, Frédéric Laurent découvre le comptoir alors qu’il est encore étudiant, puis travaille en tant que remplaçant ou comme adjoint dans plusieurs officines, en Lorraine et en Guadeloupe. En 2002, il rachète, avec un associé, la « Pharmacie des thermes » à Merkwiller-Pechelbronn, village du nord de l’Alsace célèbre pour ses… champs de pétrole exploités jusqu’au début des années 1970. Attiré depuis toujours par le monde associatif, il rejoint « tout naturellement » l’UNPF, dont la réactivité et la vision d’un exercice « libéral et responsable » correspondaient bien à ses idées. En 2006, il prend la présidence de l’URPA, la branche alsacienne du syndicat, préparation idéale à son mandat national, qui va bouleverser sa vie quotidienne : « dorénavant, je passe trois jours par semaine à Paris, où j’effectue l’équivalent d’une bonne semaine de travail, puis je passe les trois jours restants à l’officine », explique-t-il.
Troisième provincial - et deuxième Alsacien - à la tête de l’un des trois grands syndicats de pharmaciens, il sait qu’il peut compter à la fois sur le soutien de son équipe officinale chez lui, et sur les structures permanentes du syndicat à Paris, même s’il avoue être encore en train d’apprendre son nouveau métier. « Claude Japhet n’avait besoin que de quelques secondes pour trouver et appeler les interlocuteurs importants qu’il devait joindre, moi il me faut encore plusieurs minutes, mais cela va vite rentrer », assure-t-il en rappelant que le syndicalisme « ne peut s’exercer sans passion ni enthousiasme ». Marié à un médecin et père de deux fils, il a bien évidemment « négocié » aussi ce nouveau choix professionnel avec sa famille. Il sait qu’il ne retirera de ses fonctions qu’un « enrichissement purement intellectuel », mais il a totalement décidé d’assumer cette nouvelle activité, tout en établissant clairement des limites entre sa vie familiale et syndicale.
Et les dossiers ne manquent pas sur le bureau du nouveau président : c’est d’abord la dégradation de l’économie et la nécessité de stabiliser et de rénover la marge. « La MDL est en fin de cycle, mais il serait toutefois irréaliste et dangereux de la remplacer par un paiement à l’acte », dit-il en rappelant qu’une suppression de la marge commerciale amplifierait les distorsions entre les officines, voire déstructurerait tout le réseau. C’est ensuite la renégociation de la convention, le développement de l’évaluation et la prise en charge des nouvelles missions, comme la traçabilité et la dépendance, mais aussi la prévention et la santé publique. Il importe non seulement de faire avancer ces dossiers, mais encore de faire prendre conscience de leur importance aux pharmaciens. « Or, tout se déroule dans un environnement qui nous semble de moins en moins favorable aux professions libérales », s’inquiète Frédéric Laurent, peu enthousiasmé par les lourdes structures de type agences régionales de la santé issues de la dernière réforme de la santé. « Quelle est la place des syndicats dans ces organismes, et ces réformes n’ont-elles pas contribué à affaiblir les libéraux tout en renforçant le poids des politiques ? » se demande-t-il en effet. Et même s’il est normal de réfléchir largement à l’avenir du système santé, il rappelle que la problématique de la délivrance au comptoir restera au centre de son action, comme elle l’est à l’UNPF. « Pas question pour moi de n’évoluer que dans les hautes sphères, je resterai d’abord proche du terrain », promet-t-il à ses confrères.
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