PIVOTS de la loi Hôpital, patients, santé, territoires (HPST), les Agences régionales de santé (ARS) ont officiellement été mises en place le 1er avril. Elles remplacent, dans 26 régions, les sept organismes ou administrations chargés de la santé publique : ARH (agences régionales de l’hospitalisation), CRAM (caisses régionales d’assurance-maladie), DDASS (directions départementales des affaires sanitaires et sociales), DRASS (directions régionales des affaires sanitaires et sociales), GRPS (groupements régionaux de promotion de la santé), MRS (missions régionales de santé) et URCAM (unions régionales des caisses d’assurance-maladie). Les 26 directeurs d’ARS, désignés en septembre 2009, ont tous été confirmés dans leur fonction mercredi dernier, lors du conseil des ministres. Le week-end précédent, une conférence organisée par PHR à Pharmagora posait le problème : les ARS, une réforme qui peut en cacher une autre. De fait, beaucoup de flou entoure encore ces nouvelles institutions. Les directeurs d’ARS, sortes de super-préfets sanitaires, dont la mission est de réguler l’offre de soins dans leur région, auront la haute main sur l’hôpital, la médecine ambulatoire, le médico-social, la sécurité sanitaire et la prévention. Ils auront notamment à s’occuper de la permanence des soins et de la lutte contre les déserts médicaux. Ils vont devenir, à ce titre, les principaux interlocuteurs des professionnels de santé. Les pharmaciens vont devoir s’adapter à ces nouvelles entités administratives, qui auront également en charge les créations et les transferts à la place des préfets.
Mais les ARS auront surtout à gérer des crédits de l’ordre de 40 milliards d’euros à destination des différents acteurs du système de santé, dans un souci d’économies. Elles auront des objectifs financiers à atteindre, comme l’a souligné Philippe Gaertner lors de la conférence de Pharmagora. D’où l’importance des prochaines élections aux Union régionales des professions de santé (URPS) à l’automne prochain, auxquelles tous les pharmaciens seront appelés à désigner leurs représentants. Les élus de chaque profession deviendront les interlocuteurs officiels auprès des ARS. « Les officinaux devront élire des syndicats suffisamment puissants pour bien représenter et défendre la profession », souligne Lucien Bennatan, président de PHR, lançant en quelque sorte la campagne sur le plateau TV de Pharmagora. La vigilance semble en tout cas être le mot d’ordre. « Les lignes vont bouger ; les choix syndicaux vont conditionner l’évolution du mode de rémunération », indique Philippe Gaertner, qui craint par ailleurs « des risques de distorsions régionales en fonction des expérimentations qui seront menées ».
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