Le gouvernement ne peut qu'être soulagé par l'érosion du mouvement populaire de contestation dont l'insuffisance des effectifs jeudi dernier confirme la lente désaffection de ceux que les syndicats et les Insoumis n'ont pas réussi à mobiliser, en particulier les jeunes, restés sagement dans leurs lycées. Mais la route des réformes est encore longue et le pouvoir doit s'attaquer maintenant à la formation professionnelle et à l'apprentissage, autre source de conflit avec les syndicats. Emmanuel Macron et Edouard Philippe seraient bien avisés de s'en remettre à la ministre du Travail, Nicole Pénicaud, dont le talent de négociatrice est apparu en pleine lumière lors des discussions sur la refonte du code du travail.
M. Macron peut aussi faire l'économie de quelques décisions qui ont le don d'indigner l'opinion, comme la nomination de Christophe Castaner à la tête de la République en marche qui aurait dû résulter d'une élection. Le président veut un homme sûr à la direction du parti et son souci est compréhensible. Il ne doit pas pour autant oublier qu'il a mobilisé de nombreux adhérents sur le thème de l'égalité, de la transparence et sur l'application de méthodes plus démocratiques au sein d'En Marche ! Son autoritarisme en la matière s'est traduit par la naissance d'une fronde dont l'ampleur ne saurait être comparée à celle qui s'est manifestée chez les élus PS sous François Hollande. Mais l'incident arrive trop tôt dans l'exercice du mandat présidentiel et pourrait, à terme, faire boule de neige. Cela dit, la dissidence d'une centaine de militants sur un total de plus de 300 000 ne peut pas être décrite comme une catastrophe.
Aucune menace sérieuse
La nomination de M. Castaner n'a pas bouleversé l'opinion, comme en témoigne un sondage d'Odoxa Dentsu Consulting pour France Info et « le Figaro » : 52 % des personnes interrogées jugent choquante cette décision, 48 % ne la jugent pas choquante. C'est plutôt ce qu'elle révèle des rapports entre le chef de l'Etat et son parti qui peut poser problème pour l'avenir et exige sans doute de lui qu'il donne des gages aux militants s'il veut garder intacte sa majorité à l'Assemble nationale. Dans tous les autres aspects de l'action gouvernementale, on constate que la popularité du président et de son Premier ministre se maintient à un niveau relativement bas (39 % de satisfaits, selon un sondage BVA pour « la Tribune », 57 % de mécontents), mais les jugements sont plutôt laudateurs pour M. Macron : 81 % l'estiment dynamique, 57 % compétent, 56 % le jugent capable de prendre des décisions.
Ce qui ressort des sondages c'est que, si M. Macron n'est pas vraiment populaire, les Français, pour le moment, ne veulent pas casser la baraque. Ils n'aiment pas trop M. Macron mais ils l'admirent assez pour se laisser convaincre si le pays repart du bon pied. La simple vérité est que le peuple a donné un sursis au chef de l'Etat et que, pendant quelques mois encore, il le laissera agir. Ce que les syndicats ont été les premiers à comprendre, usés qu'ils sont par des manifestations répétées qui n'ont qu'une signification : elles traduisent bien plus le malaise syndical que la mobilisation introuvable des masses et de la jeunesse.
Après avoir imposé M. Castaner à la tête de la République en marche, le président peut-il le coiffer d'une double casquette, celle du parti et celle de ministre ? Ce serait une nouvelle mauvaise manière faite aux militants. Le plus probable, c'est qu'on assiste à un remaniement gouvernemental. Il pourrait se limiter au remplacement de M. Castaner comme porte-parole. Il pourrait aussi être plus large. Le sondage Odoxa indique que 43 % des personnes interrogées souhaitent qu'Alain Juppé entre au gouvernement. Plus vite dit que fait. Je ne sais pas si les deux personnalités sont compatibles, mais je ne vois pas M. Juppé prendre ses instructions chez un homme de moins de 40 ans.
Insolite
Épiler ou pas ?
La Pharmacie du Marché
Un comportement suspect
La Pharmacie du Marché
Le temps de la solidarité
Insolite
Rouge à lèvres d'occasion