DEPUIS le 20 janvier dernier, la Guadeloupe se trouve complètement paralysée. Comme dans les autres départements d’Outre-Mer, la crise mondiale touche durement ces territoires où le taux de chômage, le coût de la vie, en particulier le prix de l’essence et des denrées alimentaires, atteignent des records. La plupart des activités économiques ne fonctionnent plus : éducation, transports, santé, hôtellerie, électricité, eau, pôle Emploi, bâtiments… Lancée par le collectif LKP (Lyiannaj kont pwofitasyion - Comité contre l’exploitation outrancière) qui regroupe une cinquantaine d’associations, la grève se poursuit malgré l’avancée des négociations entamées avec le secrétaire d’État à l’Outre-Mer, Yves Jégo. Ses revendications ? Une baisse des prix des carburants, des produits de première nécessité, des impôts et des taxes, une hausse du salaire minimum de 200 euros, de la retraite, du SMIC et des minima sociaux. Lors de négociations thème par thème, Yves Jégo a successivement annoncé la réouverture des stations services, l’application du Revenu de solidarité active (RSA) dès cette année, 40 000 billets d’avions aller-retour à 340 euros Pointe-à-Pitre-Paris pour les Guadeloupéens les plus modestes, l’engagement de la grande distribution pour une baisse de 10 % de 100 produits de première nécessité et un pré-accord d’une hausse des bas salaires avec le patronat, qui doit être soumis à Matignon.
Pour les pharmaciens insulaires, qui subissent également la crise de plein fouet comme le reste de la population, la grève a entraîné une situation catastrophique. Certaines officines n’ont pas pu ouvrir depuis le début du mouvement, d’autres sont contraintes de fermer par les manifestants. Celles qui sont ouvertes notent un déficit fort de clientèle et n’ont pas plus de rentrées d’argent puisque les services de la Sécurité sociale sont également paralysés. Alors que les officinaux sont dans une situation déjà fort problématique, avec la baisse imposée depuis mai 2008 de 3 % sur les produits vignettés, certains craignent de ne pas se relever après cette crise.
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