Le Quotidien du pharmacien.- En tant que prestataires de solutions digitales vous substituez-vous aux groupements dans la diffusion d’outils numériques auprès des pharmaciens adhérents ?
Olivier Verdure.- Soit nous créons une solution digitale et la proposons aux groupements, soit un groupement nous demande de lui développer un produit spécifique. Nous intervenons auprès de pharmaciens adhérents en délégation du groupement.
C’est ainsi que nous assurons la mise à jour de leur page Facebook par exemple, que nous diffusons une campagne commune à tous les adhérents – sur des thématiques telles que la maladie d’Alzheimer, par exemple, ou l’impact des écrans sur la santé des jeunes enfants - ou encore que nous proposons aux adhérents de personnaliser les affiches élaborées par le groupement en y apposant leurs produits et leurs prix.
Acteur depuis plus de vingt ans sur ce marché, relevez-vous une évolution de la demande des groupements en matière de solutions digitales, voire une tendance à l’externalisation de ces fonctions ?
Nous notons de fait une accélération de la demande des groupements depuis environ cinq ans. Aujourd’hui plus d’une dizaine de gros et moyens groupements font appel à nos services. Pour certains, effectivement, il s’agit aujourd’hui d’externaliser des tâches autrefois assurées en interne mais qui se sont révélées coûteuses. Je pense tout particulièrement à la gestion des pages Facebook des pharmacies, très contraignante en termes de temps, de rédaction des publications et de respect des normes réglementaires, si l’on veut faire les choses de manière efficace.
Facebook est souvent la porte d’entrée dans le monde numérique, adjointe au site Internet de la pharmacie pour garantir un référencement. Suivent ensuite d’autres demandes en outils B to C, comme les tablettes tactiles multimédias, la carte de fidélité dématérialisée qui sera proposée dès janvier prochain, ou encore les applications mobiles, le click & collect avec scan d’ordonnances, autant d’outils différents que nous proposons en pack complet.
En B to B, l’approche diffère quelque peu puisque nous créons sur mesure l’espace professionnel du pharmacien adhérent sur le site Intranet du groupement en développant des fonctionnalités spécifiques.
Le digital étant un élément différenciant majeur sur le marché des groupements, quelle garantie pouvez vous leur fournir, dans ces conditions, sur le caractère inédit de leur outil digital ?
Il est vrai que de par notre position sur le marché, nous sommes capables d’offrir une approche mutualisée dans le développement des outils, notamment en B to C, avec des conséquences avantageuses sur nos conditions tarifaires. Nous fabriquons ainsi des solutions en marque blanche ou grise, en l’adaptant aux couleurs, aux besoins et à la stratégie de chaque groupement.
Dans ces conditions, la question de la concurrence ne se pose généralement pas, chacun utilisant nos outils de manière différente en fonction de ses propres objectifs et de ses choix marketing. Mais, il est aussi possible d’envisager des accords d’exclusivité limités ou non dans le temps sur une fonctionnalité développée en fonction de son caractère différenciant.
Vous n’intervenez pas dans le domaine des sites marchands, est-ce à dire que vous vous positionnez principalement sur des outils digitaux au service des missions du pharmacien ?
C’est un fait que les sites individuels de vente en ligne ne figurent pas dans notre offre et que nous privilégions les sites propres à chaque pharmacie aux « Marketplaces » impersonnelles. Nous nous orientons de plus en plus vers des outils digitaux qui accompagnent le pharmacien dans sa relation de proximité avec le patient.
Les tablettes seront sans aucun doute le vecteur privilégié du développement futur du digital à l’officine. Il faut absolument, à l’avenir, que les pharmacies soient équipées en tablettes tactiles. Ces supports offrent ainsi de multiples fonctionnalités très intéressantes et variées, de la recherche d’un prix, d’un conseil santé, à la consultation du catalogue en MAD qui permet de déclencher la commande d’un produit absent du magasin.
Mais surtout, ces tablettes, évolutives dans leurs fonctions, vont pouvoir être un support indispensable dans les nouvelles missions du pharmacien, acteur de santé de proximité.
Les patients pourront par exemple répondre à un questionnaire santé sur le site ou l’application de l’officine et bénéficier ensuite d’un entretien pharmaceutique in situ s’appuyant sur son bilan de facteurs de risque. En s'appuyant sur la modélisation grâce à un programme d’intelligence artificielle médicale en « logique floue », le pharmacien pourra moduler sur la tablette ces résultats pour simuler l’impact d’une modification de comportement sur tel ou tel facteur de risque.
Ainsi, le pharmacien pourra orienter son patient vers le professionnel de santé adéquat en fonction du risque détecté ou lui proposer un accompagnement thérapeutique dans le cadre d’un sevrage tabagique par exemple. La téléconsultation pourra sans doute être une prochaine étape dans l’évolution de la relation patient-pharmacien-médecin…
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