Gauche et droite sont également épouvantées par le score probable du Front national qui, selon une série de sondages, arriverait en tête avec 23 ou même 24 % des suffrages, contre 22 % à l’UMP et un peu plus de 18 % pour le parti socialiste. Ce qui explique que M. Copé propose une « Europe à géométrie variable » permettant aux pays « qui veulent avancer plus vite et plus loin de pouvoir le faire ». La vérité est que l’UMP s’empare bien tard du sujet européen, alors que, depuis deux ans, François Hollande, concentré sur les querelles intestines du pays, a oublié d’apporter sa contribution à la relance européenne. Ce que lui reproche d’ailleurs Alain Lamassoure. Aussi bien la droite aurait-elle pu se montrer plus enthousiaste au sujet de l’Union et prendre le contrepied des accusations multiples lancées par quelques ministres du gouvernement de M. Hollande contre les contraintes européennes et contre l’euro.
Comme comme les élections générales de 2012, on entend, au sujet des élections européennes du mois prochain, un discours fortement marqué, à droite comme à gauche, par des réserves au sujet d’une dynamique européenne qui augmenterait les difficultés nationales. Et c’est pourquoi M. Copé a cru bon de rappeler que l’UMP n’est ni fédéraliste ni souverainiste, façon de contenter tout le monde. Pourtant, il n’y a pas d’Europe sans pédagogie et la vive concurrence du Front national offrait à la droite l’occasion de prouver à l’électorat qu’il est manipulé par les extrêmes et par le populisme ; et que, si l’UE ne nous a pas épargné les effets délétères de la crise, elle ne les a pas aggravés non plus. On peut toujours réformer l’Union, de même qu’on doit continuer à réformer la France. C’est une tâche permanente dans les deux cas, celle qui nous conduit à dire la vérité en toute circonstance. Les mensonges proférés par l’extrême gauche et par l’extrême droite doivent être démontés, décortiqués, anéantis. C’est à ça que sert une campagne.
L’enjeu du scrutin.
L’enjeu ne réside pas uniquement dans l’ascension apparemment irrésistible du Front. Certes, il serait bien triste qu’il puisse se targuer, au soir du 25 mai, d’être devenu le « premier parti de France », même s’il ne fait pas le même score dans les scrutins suivants. Il minimiserait ainsi la victoire de l’UMP aux élections municipales et freinerait la reconquête du pays par l’opposition. Mais il nous semble que la France ne peut pas se permettre d’apparaître, de plus en plus, comme le maillon faible de l’Union. Si les Allemands s’intéressent tellement à nos efforts budgétaires, c’est parce qu’ils souhaitent continuer à partager avec nous le leadership européen. Nous ne resterons pas leader si nous nous montrons incapables de redresser nos comptes publics. Nous ne le resterons pas davantage si la France n’offre pas aux Européens et au monde l’image d’un pays à l’aise dans l’Union, assez fort et convaincu pour la renforcer, assez sûr de lui pour la réformer.
Alain Juppé vient de se déclarer farouchement pro-européen. Si c’est M. Copé qui doit conduire la campagne, il faut qu’il rejoigne la position de l’ancien Premier ministre, même si d’autres sondages montrent que l’opinion française dans son ensemble a une piètre idée de l’Europe. Les centristes, UDI ou Modem, ne nourrissent pas les craintes de l’UMP, ils ne se croient pas obligés d’aller dans le sens de la démagogie, ils affichent ce que, par dérision, on appelle leur « européisme ». Comme en 2012, on ne combattra pas le Front en puisant dans ses idées, mais en exaltant les valeurs européennes et en expliquant à l’électorat pourquoi elles restent solides et utiles.
Richard Liscia
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