Stéphanie Escojido est titulaire d'une pharmacie dans le plus grand port de plaisance d'Europe, Port Camargue, au Grau-du-Roi (Gard). Ouverte 7 jours sur 7, l'officine ferme à l'heure de la sieste.
Avec l'été, arrivent les premiers bobos… En ce début d'après-midi, c'est un résident estival de Port-Camargue qui a fait une chute. Il s'est râpé la main et le bras droit. Premier réflexe de ce retraité au torse nu et au teint hâlé : se rendre à la pharmacie de Port-Camargue afin de recevoir les premiers soins. « C'est le défilé. Tout l'été, on pourrait ne faire que ça », relève Stéphanie Escojido. Âgée de 36 ans, la titulaire de l'officine située dans une galerie marchande à ciel ouvert se trouve à deux pas du plus grand port de plaisance d'Europe qui compte 4 500 anneaux.
« Des bobos, on en soigne tout l'été. Cela nous prend du temps et il serait de bon ton que les tutelles valorisent ces actes qui nous prennent plusieurs heures par semaine », glisse la pharmacienne. Pansements et désinfectants passent entre les mains des professionnels autant que par pertes et profits durant les mois de juillet et d'août où la pharmacie de Port Camargue réalise la plupart de son chiffre d'affaires. « Nous fermons pendant les heures de la sieste. En général, c'est le rush sur la Biafine à l'ouverture, et sur les pansements au retour de plage. On vend aussi pas mal d'Onctose Hydrocortisone et de médicaments contre les mycoses en tout genre », détaille la titulaire.
À l’instar d'autres confrères méridionaux, elle constate que les vacanciers n'utilisent pas suffisamment de protection solaire. « Parfois, les clients nous montrent une crème de mauvaise qualité achetée en supermarché qui n'a pas fonctionné ou bien un vieux pot… Or la crème n'est plus efficace un an après son ouverture », rappelle la pharmacienne. Autre tendance observée ces dernières années : la mévente de préservatifs. « On remplit le distributeur extérieur mais plus aussi régulièrement qu'avant », observe Jodie Ramet, l'une des deux préparatrices.
Compte tenu de la forte activité estivale de la pharmacie de Stéphanie Escojido, les congés y sont interdits pendant l'été. Et, en plus d'une seconde pharmacienne embauchée à l'année, l'officine reçoit le renfort d'un étudiant, généralement issu de l'Université de Montpellier, distante de 30 kilomètres. « Ce sont des étudiants qui disposent généralement d'un appartement de famille sur le littoral », détaille la titulaire.
Jeune et féminine, l'équipe de la pharmacie de Port Camargue pourrait écrire un livre d'anecdotes estivales cocasses. Tel ce client venu acheter de la crème solaire pour proposer une sortie plage à l'une des pharmaciennes…
L'officine de Port-Camargue présente également une activité particulière : elle prépare les pharmacies de bord des navires amarrés à Port-Camargue. Obligatoires, ces trousses contiennent bandes autoadhésives, bandes de crêpe, compresses, pansements étanches, coussin hémostatique, gants, gel hydroalcoolique, couverture de survie, chlorhexidine… « Les 4 500 bateaux ne se servent pas tous chez moi, mais c'est intéressant », sourit Stéphanie Escojido, qui prévoit de vendre beaucoup d'antimoustiques, contrairement à l'an passé en raison de la sécheresse.
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