REMPILERONT-ILS le 12 mars prochain ? Pour l’heure, ils préfèrent garder le suspens et se réservent encore quelques semaines de réflexion. Mais une chose est sûre, ils ne regrettent rien. Engagés depuis un, deux ou même trois mandats, les conseillers, vice-présidents et présidents ordinaux en région font un bilan très positif de leurs années d’engagement.
D’Aquitaine à la Franche-Comté, de la Haute-Normandie à l’Alsace, ils affirment que leurs fonctions leur ont permis « de prendre de la hauteur », de « lever le nez du guidon » auquel le quotidien de l’officine accroche chaque titulaire. Une trajectoire que Pierre Berguerie, président du Conseil régional de l’Ordre d’Aquitaine résume ainsi : « De l’ordinaire à l’ordinal ». Tandis que son confrère, vice-président du Conseil régional de l’Ordre de Haute-Normandie, Jean-Christophe Larant, lance en riant, « cela nous donne le privilège de lire le journal avant les autres », une métaphore pour glisser qu’ils sont aux premières loges pour connaître les décisions des autorités de tutelle et prendre la température des institutions.
Une certaine idée de la pharmacie.
Se considéreraient-ils pour autant comme des notables de la profession ? Ce n’était pas le but de ces titulaires dont la motivation est avant tout intellectuelle. « J’y apprends plein de choses », s’enthousiasme Bernard Pasquier, vice-président du Conseil régional de l’Ordre de Franche-Comté. Leur investissement tient avant tout à leur volonté de défendre une profession dont ils ont une « certaine idée ». Un souci de l’éthique et de la déontologie qu’ils frottent à une connaissance approfondie du Code de la santé publique. Mais pas que. Ils n’hésitent pas à prendre leur bâton de pèlerin pour porter dans la cité les valeurs de la profession. Sur les ondes, sur les plateaux de télévision, dans les mairies, ils prennent la parole pour informer les citoyens et s’impliquent auprès des élus.
Un moteur de la profession.
Leurs confrères leur savent gré de ce rôle d’ambassadeur. « Une grande majorité est reconnaissante que l’on s’investisse à leur place », se réjouit Christian Barth, président du Conseil régional de l’Ordre d’Alsace, même s’il reconnaît éponger aussi les insatisfactions liées à un transfert, ou à un avis de l’Ordre mal perçu. Les élus ordinaux sont en effet le poil à gratter de la profession. Chargés de rappeler les confrères « à l’ordre », ils en sont également le moteur. Ils comptent à leur actif de nombreuses évolutions professionnelles et leurs yeux brillent, à l’unanimité, quand ils évoquent le dossier pharmaceutique. « Un projet immense, un peu fou mais que nous avons mené à bout », se souvient Bernard Pasquier. Christian Barth évoque, quant à lui, l’impulsion donnée à l’éducation thérapeutique, aujourd’hui enseignée à la fac.
La relève des quinquas.
Loin d’eux cependant l’idée de chasser sur les terres des syndicats, dont ils jugent les actions complémentaires aux leurs. Ces élus ordinaux ont bien trop à faire. Car cette génération, principalement constituée de quinquagénaires, a contribué à dépoussiérer l’institution, tant au niveau national que dans les régions. La voie semble aujourd’hui tracée pour les plus jeunes générations. Or, si la relève semble assurée dans certaines régions, d’autres connaissent des difficultés de recrutement. Compréhensifs, les élus énumèrent les obstacles à surmonter pour les jeunes installés qui n’ont dans le viseur que leur chiffre d’affaires et le remboursement de leur officine.
Avec honnêteté, ils reconnaissent que les indemnités accordées - 120 euros net par demi-journée et environ 1 000 euros mensuels de plus pour le président - compensent difficilement la demi-journée d’absence par mois pour le conseiller, la grosse demi-journée par semaine d’un président, ou encore l’embauche nécessaire d’un remplaçant, voire d’un adjoint à mi-temps. Ils ne nient pas davantage les contraintes liées aux distances parcourues pour rejoindre les locaux de l’Ordre et les réunions avec l’agence régionale de santé (ARS), ou encore les longues soirées de travail avec d’autres professionnels de santé… Pour autant, ces titulaires entrés au service du collectif ne veulent pas s’arrêter à ces aspects négatifs. Ils retiennent avant tout leur chance d’être entrés dans l’institution. Et leur motivation à « faire bouger les choses ». De l’intérieur.
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