LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN.- Le coût de la distribution du médicament vous paraît-il élevé ?
JEAN-JACQUES ZAMBROWSKI.- Absolument pas. Les acteurs de la distribution du médicament ne font pas preuve d'une gourmandise inouïe vis-à-vis des marges qui sont les leurs. Le coût de cette distribution est justifié, car les répartiteurs et les officinaux ne se contentent pas d'effectuer une simple prestation logistique. Compte tenu des exigences imposées aujourd'hui aux répartiteurs, leur activité relève même de la gageure.
Les officinaux engagent une responsabilité médicale lourde. Ils effectuent un conseil pharmaceutique. Ils mènent une réflexion sur la légitimité du traitement, évaluent le risque de contre-indications, activent les dossiers pharmaceutiques. Tout cela a un coût, qui n'est pas pris en compte par la marge actuelle sur les médicaments. Alors que la valeur du point salarial augmente régulièrement, cette marge n'est pas revalorisée depuis dix ans. Pour la remettre à niveau, le plafond de la première tranche pourrait passer de 22,90 à 26 ou 27 euros. Ce ne serait ni anormal, ni insolent.
Ce type de revalorisation est-il à l'ordre du jour ?
Tout plaide aujourd'hui pour revoir la rémunération du pharmacien, surtout depuis l'arrivée des grands conditionnements, qui pénalisent l'économie de l'officine. Il faut considérer la responsabilité pharmaceutique qui existe indépendamment de la valeur de la boîte. La rémunération de l'acte pourra donc, par exemple, tenir compte d'un refus de dispensation. Dans un système moderne et équitable, on verrait coexister une marge commerciale et un forfait à l'acte.
Qu'en est-il du coût de la distribution du médicament chez nos voisins européens ?
On peut dire qu'il est tout à fait comparable dans un certain nombre de pays. Ce coût reste faible, fixé aux alentours de 30 % du prix du médicament. Pourtant, les systèmes sont différents. La Belgique et l'Allemagne ont, comme la France, des marges dégressives lissées. En Italie, le grossiste touche 6,65 % du prix public du médicament et le pharmacien, 26,7 %. Au Royaume-Uni, l'officine touche l'équivalent d'un peu plus d'un euro par boîte vendue.
Insolite
Épiler ou pas ?
La Pharmacie du Marché
Un comportement suspect
La Pharmacie du Marché
Le temps de la solidarité
Insolite
Rouge à lèvres d'occasion