Après plusieurs années de stagnation, le chiffre d’affaires des officines reprend de la vigueur avec une hausse de 2,28 % en 2019. Toutefois, ce phénomène est essentiellement soutenu par les ventes de médicaments chers et les honoraires de dispensation.
L’activité officinale renoue avec la croissance : son activité a augmenté de 2,28 % au cours de l’année dernière avec un chiffre d’affaires moyen de 1,882 million d’euros, selon les statistiques professionnelles de la pharmacie présentées aujourd’hui par le réseau d’experts-comptables indépendants CGP *. Ce dynamisme est porté par le cœur de métier de la pharmacie, c’est-à-dire le médicament remboursable, dont les ventes ont augmenté de 1,78 % (hors honoraires de dispensation) ainsi que par la catégorie des médicaments à TVA 5,5 % qui nécessitent conseils et expertise du pharmacien. Enfin, troisième élément significatif, les honoraires de dispensation représentent désormais 8,52 % du chiffre d’affaires global de l’officine (160 000 euros, soit + 8,56 % par rapport à 2018).
La lecture de ces chiffres pourrait laisser entendre que la pharmacie a réussi sa transformation, les honoraires semblant jouer leur rôle d’amortisseur face à la chute des prix du médicament remboursables. Ce serait cependant ignorer deux éléments déterminants dans la composition de ce chiffre d’affaires : les ventes de médicaments chers (prix supérieur à 150 euros) qui détiennent une part de plus en plus prépondérante (+ 15 % en 2019) et les contrats de coopération commerciale sur les génériques, en progression de 3,99 %.
Ces performances représentent à terme le talon d’Achille de l’activité officinale. Les premières parce qu’elles masquent la baisse des prix et des volumes des autres médicaments remboursables. Les secondes parce que leur avenir sera remis en cause par l’application de l’article 66 de la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2020, la généralisation du TFR et l’alignement du prix du princeps sur le générique par certains laboratoires. Ces inconnues pèsent sur l'avenir de l'économie officinale alors que la marge brute globale de l’officine marque le pas. A 590 500 euros, soit 1,29 % de plus qu’en 2018, elle représente désormais 31,37 % du chiffre d’affaires, contre 31,68 % l’année précédente. Une érosion qui s’explique en partie par la baisse du taux de marge sur les médicaments chers. Face au changement profond de la rémunération, les experts-comptables recommandent aux titulaires « de suivre de façon régulière l’évolution de leur marge en valeur absolue et non plus le seul chiffre d’affaires ».
* Sur 1 786 officines du réseau dont 36,11 % en zone urbaine, 32,87 % en zone rurale, 23,57 % dans les gros bourgs, et 7,45 % en centre commercial.
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