Pourtant, le premier constat est que les partis d'extrême droite ne cessent de progresser, comme en Allemagne où des résultats électoraux ont une fois de plus montré l'ascension de l'AfD, Alternativ für Deutschland. La bataille n'est donc pas terminée et, en ces temps de confusion des valeurs, le recul des démocrates risque de s'aggraver. Mais l'époque où les élus, écrasés par une défaite (militaire), comme en 1940, abandonnaient leurs postes n'existe plus. Pas plus qu'il ne faudrait minimiser les avancées constantes de partis voués au pouvoir solitaire, il n'est souhaitable d'ignorer la résistance des parlements. On commence à noter quelques cas de démocraties qui ne se jettent plus dans les bras des populistes.
Le meilleur exemple que je puisse fournir est celui de l'Italie. Elle était gouvernée par une coalition du Mouvement Cinq étoiles et de la Ligue, extrême droite. Or il est arrivé à Cinq étoiles ce qui arrive à ceux qui dînent en compagnie du diable avec une cuiller trop courte : la popularité du chef de la Ligue, Matteo Salvini, a largement dépassé celle du leader de Cinq étoiles, Luigi di Maio. De sorte que Salvini a cessé de voir l'intérêt qu'il avait à pactiser avec di Maio et, fort d'une popularité de 34 %, il a exigé des élections anticipées, susceptibles de lui donner une majorité absolue à la Chambre des députés.
Le président de la République italienne, Sergio Mattarella, a compris la manœuvre et surtout le danger auquel elle exposait la démocratie italienne. À des élections anticipées, il a proposé une alternative, la formation d'une nouvelle coalition entre Cinq étoiles et le parti démocrate (centre gauche) battu aux dernières élections. Si l'alliance entre Cinq étoiles et Ligue était le mariage de la carpe et du lapin, c'est la carpe et le rhinocéros qui viennent de se marier. On dira donc que l'union durera ce qu'elle peut et que, dans quelques mois, une nouvelle incongruité ne manquera pas de se produire. Mais l'essentiel est ailleurs : un grave danger a été écarté, le président du Conseil, Giuseppe Conte, est le même ; il va travailler essentiellement sur des dossiers économiques et sociaux et Salvini, lui, vient d'essuyer une grave défaite. Entretemps, si les choses vont mieux dans la péninsule, peut-être que les fans de Salvini finiront par se trouver une nouvelle idole.
Le désespoir des citoyens
Il en va de même pour la Grande-Bretagne. L'affaire du Brexit la plonge dans un interminable chaos politique. Les deux crises ne sont pas comparables, mais, dans les deux cas, le fond de l'affaire, c'est le désespoir des citoyens, qui ne savent plus à quel saint se vouer. Après avoir cru à mille mensonges qui, tous, tendaient à leur décrire le paradis du « grand large », ils ne savent plus s'ils sont pour ou contre le Brexit. Boris Johnson, qui a tout fait pour avoir la peau de Theresa May, n'a pas plus tôt été nommé Premier ministre qu'il annonçait un Brexit sans accord au plus tard le 31 octobre. Cris et colère chez les élus, y compris les conservateurs, ce qui a conduit M. Johnson à suspendre la Chambre des communes pendant cinq semaines.
Que croyez-vous que fissent les députés ? L'un d'eux est passé chez les libéraux-démocrates, ce qui a privé le machiavélique Boris de sa majorité et les députés britanniques ont aussitôt voté une loi interdisant au Premier ministre de quitter l'Union européenne sans avoir signé avec elle un accord préalable. Le plus probable est que le Royaume-Uni va demander un nouveau report du Brexit et que des élections anticipées auront lieu, ce qui devrait mettre fin à la présence de M. Johnson au 10, Downing Street.
M. Trump et M. Bolsonaro, pour leur part, n'ont pas essuyé de défaite politique, mais se sont ridiculisés tous les deux, le premier parce qu'il n'a toujours pas compris que l'ouragan Dorian est, entre autres, un résultat de sa politique environnementale, et le second, également, parce que les incendies qui ravagent l'Amazonie sont le produit direct de ses négligences écologiques. Je ne crois pas être trop optimiste si je dis que ces quatre personnages perdent en crédibilité et donc en popularité politique dans les semaines qui viennent.
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