ALLEZ, aujourd’hui, je fais mon coming-out. Ça fait bientôt deux ans que ça dure et je me suis dit que c’était le bon moment pour vous en parler : je suis une NutriNaute. J’ai déjà essayé de convertir pas mal de copines : les préparatrices adorables avec qui je travaillais au CHU, les relations dont je possède les adresses électroniques, les collègues de mes équipes actuelles, mes amies de fraîche et de longue date, mes cousines, belles-sœurs et nièces. Que des filles, me direz-vous ! Eh oui, car, dans mon entourage, les spécimens de sexe masculin aiment les bonnes choses à boire et à manger, mais répugnent à répondre par écrit à des questions comme : « Au cours des 12 derniers mois, à quelle fréquence avez-vous consommé x cuillerées à café de miel, confiture ou marmelade ? » ou « Avez-vous tendance à manger volontairement moins que vous n’en avez envie ? »
Que je sache, personne dont je suis vraiment proche n’a encore fait le pas, et je me demande pourquoi. Moi, quand j’avais reçu le mail d’invitation du Pr H. et du Pr S., gastro-entérologues à Nice, j’avais été tout de suite emballée, je crois même que je m’étais inscrite sur le champ à l’étude NutriNet-Santé. Le but, c’est de composer une très grande équipe de 500 000 personnes qui utilisent Internet, et d’évaluer les relations entre nutrition et santé, à partir de leurs réponses à des questionnaires envoyés régulièrement. Le dernier en date s’intéresse à la pratique de régimes amaigrissants : « A quel âge approximativement avez-vous fait un régime amaigrissant pour la première fois ? », « Avez-vous accompagné ce régime d’une augmentation de votre activité physique ? », « Pensiez-vous prendre des risques pour votre santé en suivant ce régime ? »
Et puisque l’on parle de nutrition, je ne résiste pas à l’envie de vous raconter ce qui m’est arrivé hier soir. Mais d’abord, le contexte : une semaine auparavant, j’ai été victime d’un accident du travail. Par je ne sais quelle étourderie, j’ai laissé la lourde porte blindée de la pharmacie se refermer sur moi. Ou plus exactement sur le bout du majeur de ma main droite, à la base de l’ongle. La douleur a été fulgurante, ceux à qui c’est déjà arrivé savent de quoi je parle. Oh la première nuit, avec mon doigt qui hurlait sous la torture. Ah les précautions à prendre les jours suivant pour ne rien heurter ni même toucher avec ce doigt meurtri.
Heureusement la souffrance a fini par s’atténuer, mais mon ongle tout bleu-noir reste très moche, alors je mets un bout de sparadrap de couleur chair par-dessus, pour épargner sa vue aux autres (et à moi-même, beurk…). Hier soir, donc, je préparais une quiche feuille de blettes et fromage de chèvre frais et, après l’avoir enfournée, je me suis aperçue que mon pansement avait disparu. Perplexe, je le cherche partout où je pense qu’il a pu tomber… rien. Ma perplexité s’est transformée en confusion quand j’ai réalisé qu’il était certainement en train de cuire dans mon four. En officine, une cliente m’avait déjà raconté qu’elle avait laissé un morceau de pulpe de doigt dans sa ratatouille. Mais du sparadrap ?
Finalement, je l’ai retrouvé, par terre, il avait à moitié glissé sous un meuble. J’ai été très soulagée. Et ça m’a bien fait rire, de m’imaginer en train de déclarer sur le site de Nutrinet-Santé, dans un questionnaire du Pr Hercberg : dîner de 19 h 30 à domicile, tomates au basilic, quiche blette/chèvre/sparadrap, gâteau chocolat. Et si vous êtes tenté, c’est sur www.etude-nutrinet-sante.fr.
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