« La fin de vie : et si on en parlait ? » Voici le début du spot publicitaire correspondant à la campagne d'information lancée par le ministère de la Santé pour mieux faire connaître les droits des personnes en fin de vie. En écho à cette campagne, l'Association Française des Pharmaciens Catholiques a eu la possibilité d'organiser, lors du dernier salon PharmagoraPlus, un atelier-débat sur ce sujet.
Rédiger ses directives anticipées et désigner une personne de confiance, ce sont deux des mesures importantes de la loi Claeys – Leonetti de 2016. À la différence de la loi Leonetti de 2005, ces directives « s'imposent au médecin ». De plus la nouvelle loi stipule que l'accompagnement des patients dans la réalisation de ces mesures concerne tous les professionnels de santé, afin que soit mise en œuvre « une démarche partagée où le dialogue et l'écoute sont essentiels. »[1] . Il nous a donc semblé important de sensibiliser la profession pour que celle-ci fasse mieux connaître ces droits en dispensant des « informations appropriées ».
Quelle réponse donner à un homme qui craint que sa conjointe souffre de plus en plus à mesure que la maladie progresse ? Comment expliquer l'intérêt d'écrire des D.A. à une personne dont le père vient d'entrer dans une E.H.P.A.D. ? Quels conseils donner à une patiente dans son choix de personne de confiance, avant une intervention chirurgicale importante ? Voilà quelques exemples de demande quand une relation de confiance s'est tissée avec quelques patients. Alors : comment faire ? Quand en parler ? Comment en parler ? Des documents élaborés par l'H.A.S. donnent de nombreux conseils. Mais il est important de signaler que le législateur a pris soin de ne rien enfermer dans le temps : ces D.A. comme le choix d'une personne de confiance ne sont jamais définitifs. Ce qui laisse du temps pour un véritable travail psychique, avec évolution si nécessaire du rapport de chacun avec la fin de sa vie. À noter aussi que rien n'est obligatoire, contrairement à ce qu'il est parfois demandé.
Il est évident, et les enquêtes le prouvent, que les personnes ayant écrit ce qu'elles souhaitent éprouvent un véritable apaisement. Autre argument à mettre en avant : la diminution du nombre de transferts en urgence ou de réhospitalisations, après rédaction des D.A.. Mais notre accompagnement auprès des personnes ne peut s'effectuer sans une réflexion personnelle sur notre propre fin de vie.
Ces D.A. sont donc des outils de dialogue qui permettent un cheminement des personnes, en vue de construire avec des soignants un véritable parcours de soins. Elles créent également un véritable espace pour notre société jusqu'à aujourd'hui clivée entre un mourir idéalisé grâce aux soins palliatifs, et une mort totalement maîtrisée par un acte d'euthanasie.
[1] Cf les fiches élaborées sur ces sujets par l'H.A.S.
Insolite
Épiler ou pas ?
La Pharmacie du Marché
Un comportement suspect
La Pharmacie du Marché
Le temps de la solidarité
Insolite
Rouge à lèvres d'occasion