La prévention n’est pas l’apanage des pharmaciens. Les médecins, eux aussi, réclament de longue date de pouvoir intervenir de manière formalisée dans la prévention, au cours des différentes étapes de la vie de leurs patients. « Nous avons fait des propositions dans ce sens à la ministre de la Santé, qui n’ont malheureusement pas été retenues dans le cadre du PLFSS », rappelle le Dr Jacques Battistoni, président du syndicat MG France.
Raison de plus pour que les propositions du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (CNOP) suscitent le tollé des généralistes lors de leur assemblée générale du 1er décembre. « La médecine générale n’est pas substituable à d’autres professions (...). Le médecin généraliste organise et participe à la coordination des acteurs de soins de premier recours mais cette coordination n’a rien à voir avec la découpe par appartement de leur métier réclamée unilatéralement par certains », a dénoncé catégoriquement l’assemblée générale de MG France.
Le fond des revendications des pharmaciens est résolument contesté par les généralistes qui redoutent « une appropriation champ par champ de leurs compétences ». « Le droit à la prescription des substituts nicotiniques pris en charge par l'assurance-maladie, par exemple. C’est méconnaître la démarche dans son ensemble », déplore le Dr Battistoni.
Il en va de même pour la distribution du kit de dépistage du cancer colorectal. « La distribution n’est qu’un aspect, mais il ne faut pas négliger le travail en amont dans la recherche d’antécédents, dans la connaissance des plaintes du patient », décrit-il, ajoutant que la proposition des pharmaciens touche au cœur même de l’acte du médecin généraliste. « La décision médicale n’est pas seulement de remettre un kit de dépistage », lâche le président de MG France.
Il ne cache pas son agacement face à ce qu’il dénomme « la surenchère à laquelle se livrent syndicats et Ordre des pharmaciens dans une revendication incessante pour s’emparer des missions du médecin ». « Un véritable concours Lépine des idées, au prétexte que les médecins généralistes sont de moins en moins nombreux ! » s’insurge-t-il.
Mais ce qui irrite encore davantage les médecins, c’est la forme que prennent ces revendications. « À chaque fois, c’est la même chose. Nous découvrons à l’occasion d’une discussion parlementaire une volonté de s'approprier bout par bout notre métier. Lors du PLFSS par exemple. Or la voie parlementaire n’est pas la bonne pour discuter de ces sujets. Mais bien la négociation interprofessionnelle », indique Jacques Battistoni.
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