Le Quotidien du pharmacien.- Quelle est la situation de la France en matière de contraception ?
Dr Élisabeth Aubeny.- La contraception orale est la méthode la plus utilisée en France, alors qu'à l’échelle mondiale, la pilule est en 3e position derrière la stérilisation (féminine et masculine) et le stérilet. Après, c’est le dispositif intra-utérin (DIU) et le préservatif qui sont les plus utilisés dans notre pays. L’usage des autres méthodes (anneau vaginal, patch, implant, stérilisation) est anecdotique. Si la pilule est en haut du podium, elle connaît toutefois une certaine désaffection depuis la controverse sur les risques liés aux pilules de 3e et 4e générations, qui a conduit au déremboursement de ces dernières en 2013. Un phénomène qui profite au DIU et au préservatif. Je pense que la situation devrait encore évoluer en faveur du stérilet, qui présente des avantages certains : les femmes n’ont pas besoin d’y penser chaque jour, son efficacité contraceptive est meilleure que celle de la pilule, son prix, au final, est peu élevé et ils sont remboursés. En revanche, la stérilisation définitive, féminine ou masculine, ne fait pas d’émules en France. Elle n’est pas bien acceptée par la population.
Pensez-vous que les femmes soient suffisamment informées sur la contraception ?
Pas suffisamment. La majorité d’entre elles connaissent la contraception en gros, mais pas dans le détail. De plus, les jeunes devraient être mieux informés sur la contraception : ils le sont jusqu’en troisième, mais plus au lycée ni après. C'est trop loin de l’entrée dans la vie sexuelle. Pour y remédier, il faudrait multiplier les points physiques d’information, et ne pas se limiter aux centres de planning familial.
Quid de l’importance du conseil pharmaceutique en ce domaine ?
Les pharmaciens ont un grand rôle à jouer… et ce n’est qu’un début ! Leur rôle devrait s’étendre encore à l’avenir. Un jour viendra où la pilule progestative, qui présente peu de risques, sera délivrée sans ordonnance dans les pharmacies françaises. Une dispensation possible sous certaines conditions, bien sûr : pour une durée limitée, et après avoir déterminé, à l’aide d’un questionnaire, si la patiente présente des contre-indications à ce mode de contraception. Cette pratique existe déjà dans certains pays. Alors pourquoi pas chez nous ? Cela va dans le sens de l’histoire. Une délivrance de pilule sans ordonnance permettrait notamment aux jeunes femmes de disposer plus facilement d’une première contraception avant d’envisager un rendez-vous chez le médecin.
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