Pour Docavenue, la téléconsultation est plus une affaire de modèle économique qu’un enjeu technologique. Cette filiale de Cegedim, spécialisée dans la santé digitale et cousine de Smart Rx, a dévoilé une solution de téléconsultation qu’elle souhaite commercialiser au mois d’avril auprès des pharmaciens, mais déjà opérationnelle auprès de médecins. « Notre objectif est d’être en parfaite adéquation avec l’avenant n° 15 de la convention pharmaceutique », affirme Arnaud Billy, le directeur général de l’entreprise. Cet avenant qui, rappelons-le, a été signé en décembre dernier précise le rôle du pharmacien et le financement dans le domaine de la téléconsultation, l’un des cinq segments de la télémédecine définis par la loi. La téléconsultation est la mise en relation par vidéo d’un patient avec un médecin avec ou sans intermédiation d’un autre professionnel de santé.
Paiement en ligne sécurisé
Docavenue veut faire en sorte que sa solution soit viable économiquement pour les médecins et les pharmaciens. Pour les premiers, c’est simple, une téléconsultation est payée comme une consultation normale et la solution que la filiale de Cegedim a lancée prévoit un paiement en ligne sécurisé. Pour les seconds, Docavenue a imaginé deux possibilités, soit une simple préconisation de la part du pharmacien qui conseille à des patients autonomes de consulter par eux-mêmes par le biais de leurs smartphones, soit une véritable intermédiation. Le pharmacien reçoit le patient dans son officine et, avec un équipement adéquat, le met en rapport avec un médecin. L’objectif est ici de faire en sorte que le pharmacien soit rémunéré selon les critères de l’avenant n° 15, et d’économiser son temps, selon les mots de Jean Von Polier, directeur téléconsultation. Par ailleurs, le système pensé par la société délivre un code « partenaire », spécifique à chaque officine qui permet lorsqu’une ordonnance est émise d’orienter celle-ci vers la pharmacie où s’est déroulée la téléconsultation.
Le patient a bien sûr la possibilité de cliquer sur un autre onglet et d’aller voir ailleurs, mais cet affichage sur son smartphone du nom de l’officine où il est durant sa consultation a au moins l’avantage de créer une opportunité de chiffre d’affaires supplémentaire. Les pharmaciens bénéficient certes de subventions, 1 225 euros la première année, 350 euros les années suivantes, de plus le temps passé par le pharmacien est également financé selon le nombre téléconsultations (200 euros pour 10 téléconsultations, 300 euros jusqu’à 30 et 400 euros au-delà). Mais, même si elles sont loin d’être négligeables, elles ne peuvent guère peser lourd dans le modèle économique de la téléconsultation, affirment en substance les dirigeants de Docavenue.
Élargir le vivier de médecins
D’où l’importance accordée au tissu de médecins qui sera susceptible de répondre aux demandes des patients hors ou dans l’officine. « Ce n’est pas une plateforme de médecins en ligne, qui n’ouvre pas à un remboursement, mais bel et bien des médecins, d’abord le médecin traitant, ou s’il n’est pas disponible, des médecins choisis selon des critères rigoureux », déclare Arnaud Billy. Les patients seront donc en toute logique plus sensibles à ce type d’offre que celles qui n’ouvrent pas droit à un remboursement.
Docavenue a embauché une trentaine de commerciaux pour constituer son vivier de médecins susceptibles de répondre, actuellement de 500, et ils devraient être bientôt 50 pour réussir à convaincre chaque mois quelque 250 autres praticiens. C’est le principal défi de la société pour que son initiative réussisse, faire en sorte que les médecins soient suffisamment nombreux pour assurer ces téléconsultations remboursables. Pour le pharmacien, un équipement suppose un abonnement mensuel de 89 euros et une solution matérielle (un stéthoscope et un otoscope connectés, un oxymètre et un tensiomètre) pour 1 410 euros ou 33 euros par mois sur 48 mois.
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