Dans une lettre à Agnès Buzyn, ministre de la Santé, Grégory Tempremant, président de l’URPS pharmaciens des Hauts-de-France, attire l’attention des pouvoirs publics sur les distorsions de concurrence et le nomadisme médical que pourrait provoquer une dispensation protocolisée basée uniquement sur l’exercice coordonné.
La dispensation sous protocole est attendue avec impatience par les pharmaciens (voir article « abonné »). Cependant, sa réalisation, conditionnée à l’adhésion du médecin et du pharmacien à une structure d’exercice coordonné, inquiète certains représentants de la profession. Grégory Tempremant, président de l’URPS pharmaciens des Hauts-de-France a ainsi alerté Agnès Buzyn, ministre de la Santé, sur les effets indésirables que pourrait avoir une telle restriction. Il identifie trois freins, sinon dérives. Selon lui, « il est difficile de faire adhérer les médecins aux Communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), et le fait de limiter les protocoles uniquement à ces structures va les conforter dans l’idée de ne pas s’y engager ».
Il indique également les disparités territoriales dont seront victimes les patients et les pharmaciens : « Dans les déserts médicaux, pharmaciens et patients seront ainsi victimes de la double peine. » Et pour cause, sans médecin, il n’y aura pas de possibilité d’exercice coordonné et les pharmaciens ne pourront donc pas s’appuyer sur les protocoles, « alors même que les besoins sont criants », dénonce le pharmacien. Enfin, pour dernier argument, Grégory Tempremant, également conseiller régional, pointe dans son courrier du 3 février à la ministre, les conséquences néfastes d’un tel dispositif : « En tant qu’élu local, je ne peux cautionner de créer une iniquité pour les habitants d’un territoire qui devront se rendre dans des villes distantes pour bénéficier, par exemple, d’une fosfomycine sans ordonnance. » Et de conclure : « Les protocoles ne doivent pas créer des distorsions de concurrence, ni du nomadisme médical. »
Le président de l’URPS pharmaciens des Hauts-de-France, également président de la CPTS Vallée-de-la-Lys, réitère, certes, son attachement à l’exercice coordonné mais en aucun cas, l’éligibilité aux protocoles de dispensation ne doit être, selon lui, basée sur le mode d’exercice. Le seul critère à retenir porte, estime-t-il, sur les compétences des pharmaciens. Une copie du courrier à la ministre a également été adressée à Nicolas Revel, directeur général de la Caisse nationale d'assurance-maladie (CNAM).
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