Aide humanitaire

Deux pharmaciens en Haïti

Publié le 12/01/2009
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Ils sont peu nombreux à choisir de travailler au-delà des frontières de l’Hexagone, dans un pays pauvre, sinistré, ou encore en guerre. Ils font don de leur temps et de leurs compétences. C'est le cas de Virginien Baradel et Olivier Bougniot, jeunes pharmaciens français qui œuvrent depuis deux mois en Haïti pour apporter leur aide et leur savoir faire aux populations. Témoignage.
A Haitian merchant takes his goods to the Dominican Republic on a road by Lake Azuei February 5,...

A Haitian merchant takes his goods to the Dominican Republic on a road by Lake Azuei February 5,...
Crédit photo : AFP

DE JEUNES PHARMACIENS se relaient en Haïti depuis plusieurs années via l'association Pharmacie et Aide Humanitaire (PAH) qui leur offre l'opportunité de « faire leurs premiers pas » dans le milieu humanitaire. Haïti, « un pays riche en artistes, un pays chaud aux odeurs insoupçonnées et aux couleurs chatoyantes, un pays qui ne peut laisser indifférent, tant il se dégage de la population haïtienne une joie de vivre, une volonté, un optimisme teinté de fatalité, et où règne malgré tout une misère omniprésente. Haïti est le pays le plus pauvre de tout le continent américain. » C'est ainsi que le décrit Jean-Emmanuel Julo, l’un de ces confrères qui a effectué une mission de quelques mois dans le pays.

Virginien Baradel et Olivier Bougniot, jeunes pharmaciens de respectivement 27 et 25 ans, s'y voient actuellement confier des missions diverses. Volontaires au sein de la Croix Rouge Haïtienne, ils ont pu opportunément apporter leur aide lors de l'effondrement de l'école de Nérette le 7 novembre en aidant les équipes médicales et en organisant le matériel de soin pendant toute la nuit. Leurs ambitions pour des projets à plus long terme ne manquent pas : après la mise en place et l'amélioration d'une pharmacie gratuite des urgences de l'hôpital général public de Port au Prince, il faudra former des volontaires pour une meilleure gestion de ces pharmacies (approvisionnement, stock, hygiène…).

Une toute autre mission qui leur tient à cœur est de pouvoir perpétuer l'enseignement délivré à la faculté de médecine et de pharmacie de Port au Prince qui manque cruellement de professeurs. Ils assurent à eux deux, huit heures de cours par semaine (pharmacologie, physiologie, biochimie…) et envisagent de mettre en place une bibliothèque universitaire.

Malheureusement, là-bas non plus le Père Noël n'existe pas. Pour effectuer leur mission de cinq mois, les deux jeunes pharmaciens ont reçu d'une part une bourse par l'université de Caen qui dispense le DU de Pharmacie et Aide humanitaire et d'autre part, des fonds fournis par l'association PAH. Mais leur travail est de longue haleine, et nécessitera d'autres successeurs et d'autres fonds.

Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site de PAH, sur www.pharmacie-aide-humanitaire.org.
CÉLINE LONGEARD

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2629