MÊME SI le bon vieux PC n’est pas près de sombrer, si l’on tient compte des demandes énormes de pays tels que la Chine, le Brésil ou l’Inde, l’ultrabook est destiné à lui donner un coup de jeune, voire une nouvelle vie. De quoi s’agit-il ? D’un ordinateur portable de dimensions réduites, particulièrement fin, ne pesant guère plus d’un kilo, qui permet un démarrage rapide ou une sortie de veille instantanée et qui, question budget, serait accessible au plus grand nombre. Intel (premier fabricant mondial de semi-conducteurs), qui est à l’origine de l’idée – très marketing – et qui fournit les composants nécessaires aux performances désirées, a ainsi fixé un prix de vente inférieur à 1 000 dollars.
Dans ce schéma, les ultrabooks devraient occuper 40 % du marché des portables grand public d’ici à la fin de 2012. À condition qu’un accord intervienne entre les fabricants de PC et Intel, qui, plutôt que de baisser le prix de ses processeurs afin que les marques passent au-dessous de la barre des 1 000 dollars (dans la chaîne des coûts, le processeur et le système d’exploitation se taillent la part du lion, suivis par la dalle de l’écran et le SSD), leur suggère de remplacer l’aluminium et le magnésium utilisés pour la coque et le châssis par un mélange de plastique et de fibre de verre, d’un moindre coût (20 dollars de moins par machine). Les fabricants menaçant de leur côté d’adopter des processeurs plus bas de gamme, donc moins puissants et finalement moins attrayants.
L’offensive taiwanaise.
Le bras de fer est ouvert, mais, étant donné les enjeux, on peut supposer que des compromis interviendront. Lors d’une conférence de presse, Tim Cook, le nouveau patron d’Apple, vient d’ailleurs d’indiquer que la firme s’est taillée rien de moins que 23 % de part dans le marché des ordinateurs personnels (beaucoup plus que les 6 à 8 % que l’on attribue d’habitude aux Mac !) et qu’une grande partie de ce succès tient aux portables MacBook, en particulier au plus mince, le fameux MacBook Air. L’avenir de l’ultrabook semble donc assuré.
Deux générations après, celui-ci fait donc des émules. Asus, Acer, Lenovo, Toshiba, Fujitsu, Dell, HP... sont sur les starting-blocs. Trois modèles sont ainsi annoncés pour la fin de l’année chez le Taiwanais Asus. L’Asus UX21 est un 11,6 pouces qui intégrera un processeur Core i5, 4 Go de mémoire vive, 64 d’espace de stockage (SSD) et le chispet graphique Intel HD 3000. D’un poids inférieur à 1,2 kg et d’une autonomie annoncée de 7 heures, il offre sensiblement la même configuration que le MacBook Air, pour un prix inférieur, de 799 euros (contre 949 euros). Pas plus épais, les modèles Asus UX31 ont un écran 13,3 pouces et un poids de 1,3 kg, l’un un Core i5, l’autre un Core i7, toujours 4 Go de RAM et un SSD de 128 Go pour l’un (999 euros), de 256 Go pour l’autre (1 200 euros).
Un hiver décisif. C’est en novembre que l’entreprise nippone Toshiba devrait commercialiser son Portégé Z830, dévoilé le mois dernier à Berlin. Il est épais seulement de 15,9 mm, hyperléger (1,1 kg) et doté d’une dalle mate de 13,3 pouces et d’un processeur Intel Core i3, i5 ou i7 selon les configurations. Sa coque est prévue en alliage de magnésium, à l’ossature renforcée, et son prix inférieur à 1 000 dollars.
Pour damer le pion à son rival peut-être, un autre fabricant japonais, Fujitsu, vient d’annoncer le lancement dès ce mois-ci – on ne sait pas à quel prix –, de deux modèles équipés d’un écran rétro-éclairé à LED de 13,3 (pour une résolution de 1 366 p x 768 p) et de 4 Go de mémoire vive. Le Lifebook SH54/E, de couleur blanche, embarque un processeur Intel Core i3 cadencé à 2,2 GHz et est équipé d’un disque dur de 640 Go, tandis que le Lifebook SH76/E, de couleur noire, embarque un processeur Core i5 cadencé à 2,5 GHz et est équipé d’un SSD de 128 Go.
Quant au fabricant taiwanais Lenovo, il annonce un IdeaPad U300S aussi fin (14,9 mm) et léger (1,3 kg), avec un écran de 13,3 pouces. À l’intérieur, un processeur Intel Core i7, 4 Go de mémoire vive et un disque dur SSD de 256 Go, une autonomie annoncée de 8 heures. L’ultrabook présenterait deux nouveautés : un touchpad en verre comme chez Apple et un clavier « respirant ». Son prix serait de 1 135 dollars.
On sait enfin qu’outre-Atlantique, Hewlett-Packard et Dell fourbissent leurs armes, HP pouvant dégainer avant la fin de l’année tandis que Dell attendrait le CES de Las Vegas en janvier prochain pour dévoiler son ultrabook.
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