À peine vingt-quatre heures après le désastre, Arnaud Ayrolles et Béatrice Ferré, ainsi que leur équipe, commençaient le nettoyage en profondeur de leur officine de Villemoustaussou. Cette commune audoise de 4 500 habitants, située au nord de Carcassonne, a subi dans la nuit de dimanche à lundi, en quelques heures, un déluge équivalent à cinq mois de pluie.
Des patients mais aussi quelques militaires stationnés en face de l’officine sont venus prêter main-forte aux pharmaciens. Les étagères et une partie du matériel informatique ont été englouties sous 30 centimètres de boue, sur une surface d’au moins 250 m2. Ce qu’il faut désormais au titulaire est le soutien d’un professionnel pour l’aider à faire l’inventaire des produits endommagés.
Mardi après-midi, l’heure est cependant au statu quo : l’électricité a été coupée, l’expert de l’assurance n’est pas encore passé et l’informatique provisoire qui permettrait au pharmacien de consulter ses stocks, n’a pas encore pu être installée. Villemoustaussou n’a pas eu à déplorer de décès, contrairement à Trèbes qui compte six des onze victimes de ces intempéries. Les routes n’en restent pas moins impraticables empêchant certains salariés de rejoindre l’officine.
D’autres pharmaciens de la région ont eu plus de chance. Bien que son village compte parmi les 70 communes dévastées par la catastrophe, avec notamment l’effondrement spectaculaire d’un pont, Valérie Martinez, titulaire à Villegailhenc, s’en tire par chance avec un peu de stock mouillé et un frigo endommagé. À Pézens, la pharmacie, indemne, a pu également rouvrir ses portes. La population, évacuée face à la menace de rupture d’un barrage, est revenue dans la soirée de lundi. « On s’en sort bien par rapport à nos voisins », conclut l’employée de la pharmacie.
Hôpital en zone inondable
Mais à Conques-sur-Orbiel et à Trèbes, le téléphone des officines sonne toujours dans le vide. Mardi matin, 1 500 foyers étaient toujours privés d’électricité, et 3 300 postes de téléphone fixe coupés. La région, déjà durement touchée par les attentats islamistes il y a sept mois, revit un épisode meurtrier que n’a pas manqué de souligner Agnès Buzyn. S’adressant au personnel du centre hospitalier de Carcassonne, lui aussi inondé, la ministre de la Santé a tenu à souligner la « résilience » des professionnels « qui ont eu à gérer les blessés de l’attentat de Trèbes et qui maintenant ont à gérer ces inondations ».
À noter que l’hôpital de Carcassonne a lui même subi le déferlement des eaux qui a provoqué, entre autres, une défaillance des locaux techniques, rendu les ascenseurs impraticables, tandis que des interventions ont dû être déprogrammées. Inauguré en juillet dernier par Agnès Buzyn, le centre hospitalier de Carcassonne est implanté en zone inondable.
Avec AFP
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