APRÈS douze années passées derrière le comptoir, Marie Garino a quitté sa blouse de préparatrice pour créer sa propre société, Medicobas, spécialisée dans la livraison de médicaments*. « À la pharmacie, j’avais pu constater le vieillissement de la population, l’isolement des personnes âgées ou handicapées et une demande croissante. De plus en plus de personnes appelaient pour nous demander s’il nous était possible de livrer les médicaments », explique-t-elle.
Depuis bientôt un an, elle sillonne 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 le bassin d’Arcachon et le Val de l’Eyre. « Pour l’instant, je suis seule et je gère environ 30 à 40 livraisons par semaine. L’appel le plus tardif depuis le démarrage de mon activité s’est produit à minuit : une personne qui avait appelé le médecin de garde et avait besoin de médicaments », raconte Marie Garino. Dans la journée, la livraison revient à huit euros et coûte le double le dimanche, les jours fériés ou la nuit.
La plupart des clients sont des personnes âgées et isolées. Mais d’autres cas de figures peuvent se présenter : « J’ai reçu le coup de fil d’une nounou qui était bloquée chez elle avec quatre enfants, dont un malade. » Avec l’extension de son activité, Marie Garino compte bien créer des emplois. « Les personnes embauchées devront nécessairement être des professionnels de santé, connaître les médicaments et les molécules et être capables de donner des renseignements dans la limite de leurs compétences », ajoute-t-elle.
Créer un lien social.
Certes, a priori, il s’agit d’une simple livraison : Marie Garino récupère l’ordonnance, la carte Vital et l’attestation de mutuelle sous pli scellé, ce qui est obligatoire selon le code de la Santé publique, elle se rend à la pharmacie référente de la personne, ou à la pharmacie de garde, et retourne au domicile du client avec les traitements contenus dans un sac opaque, inviolable et indéchirable, avec l’indication du nom et de l’adresse du patient. Mais, précise-t-elle, « je ne fais pas de la livraison de pizzas ! ».
« Livrer des médicaments se fait dans la discrétion, en toute sécurité et traçabilité. En outre, le client est aussi un patient. Un lien social se crée avec le professionnel de santé, comme à la pharmacie. Nous sommes aussi là pour écouter et aider », précise-t-elle. Certes, le sac est fermé et Marie Garino n’est pas censée connaître la pathologie du patient ni son traitement. La dispensation de médicaments lui est également interdite. Mais, dans la pratique, « les personnes nous demandent parfois si je peux regarder le traitement, vérifier avec l’ordonnance. Il faut parfois leur expliquer pourquoi l’ordonnance porte un nom - le princeps – et la boîte de génériques un autre ». À la livraison, s’ajoute le service !
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