LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN.- Votre dernière étude statistique sur l’économie des officines en 2009 montre que l’investissement dans les pharmacies est en baisse. Cette situation est-elle liée aux difficultés économiques des pharmaciens ?
PHILIPPE BECKER.- Il y a effectivement une relation de cause à effet entre la baisse de l’investissement et les difficultés économiques des officines. En effet, le ralentissement de l’activité et les perspectives incertaines n’incitent pas les pharmaciens à investir. Chacun sait que la décision d’investissement est dictée par de nombreuses considérations rationnelles, mais aussi et surtout par l’optimisme de l’entrepreneur. Force est de constater que, actuellement, ce sentiment est loin d’être partagé par la majorité des titulaires.
CHRISTIAN NOUVEL.- Ajoutons également que de nombreux acquéreurs, qui habituellement faisaient des travaux de rénovation dans les premiers mois de leur exploitation, ont dû revoir leur budget compte tenu du renforcement des exigences bancaires depuis la fin de l’année 2008.
Pourtant les taux d’intérêt à moyen et long terme sont actuellement au plus bas. Les pharmaciens ne devraient-ils donc pas profiter de cette opportunité pour se financer à faible coût ?
PHILIPPE BECKER.- C’est tout à fait exact, mais nous savons aussi que c’est toujours un pari que d’investir à « contre cycle ». En réalité, il faut être sélectif quant aux investissements, c’est-à-dire faire ce qui est nécessaire et ne pas se tromper sur son budget. La rigueur comptable devient, aujourd’hui, une vraie vertu ! Nous conseillons à nos clients de privilégier les investissements qui, par nature, permettent une économie de charges structurelles. Nous le répétons depuis plusieurs années, il y a encore beaucoup d’officines qui souffrent d’une trop faible productivité. Pendant longtemps la croissance annuelle de l’activité masquait des carences de l’officine mais, aujourd’hui, il n’y a plus d’échappatoire.
Investir ne permet-il pas également d’alléger la fiscalité ?
CHRISTIAN NOUVEL.- Par nature, un investissement allège à court terme la fiscalité. Mais, bien évidemment, à moyen et à long terme, les outils acquis ou les travaux effectués doivent apporter des nouveaux profits. Ce doit être le but de toute décision d’investissement bien pensée.
Pensez-vous que le remplacement de la taxe professionnelle par la contribution économique territoriale avec, à la clé, la déconnexion de ce nouvel impôt de l’investissement, sera plus incitatif pour investir ?
CHRISTIAN NOUVEL.- Il y a un point positif dans cette réforme de la taxe professionnelle : le législateur a enfin compris que taxer l’outil de travail pour financer les collectivités locales était contre-productif. Le nouveau mode de calcul basé sur la valeur ajoutée est donc plus acceptable. Une fois cela dit, peut-on espérer une baisse de cet impôt ? Ce n’est pas certain. L’État se désengage pour des raisons budgétaires, et les communes, les départements et les régions devront donc compenser le manque à gagner. On le voit déjà sur les taxes foncières des particuliers dont les taux augmentent fortement cette année. On peut donc s’attendre à ce que la cotisation foncière des entreprises (CFE), qui est l’une des deux composantes de la nouvelle contribution économique territoriale, suive le même chemin…
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