En l’absence d’une méta-analyse qui permettrait de statuer définitivement, plusieurs études confirment que le changement d’heure a des effets qui ne sont « pas anodins » et induit des « effets néfastes chez les personnes de chronotype tardif », note le Pr André Klarsfeld, professeur de physiologie (laboratoire plasticité du cerveau, ESPCI/CNRS).
– Si les rythmes de sommeil et d’activité s’adaptent facilement au passage à l’heure d’automne, l’adaptation à l’heure d’été est problématique, avec des perturbations importantes surtout pour les personnes à chronotype tardif (coucher plus tard), leur rythme biologique conservant l’heure d’hiver alors que leurs obligations sociales les contraignent à respecter le changement d’heure (étude EUCLOCK sur le rythme circadien, financée par l’Union européenne, réalisée auprès de plus 5 000 personnes et suivie par 34 chronobiologistes dans 11 pays européens depuis 2006).
– Le nombre des infarctus du myocarde accuse une augmentation de 5 % dans les deux semaines qui suivent le passage à l’heure d’été, par rapport aux deux semaines qui le précèdent, tandis qu’il enregistre une hausse de seulement 1,5 % dans la semaine qui suit le passage à l’heure d’automne, par rapport à la semaine précédente. Ces tendances sont plus prononcées chez les personnes de moins de 65 ans. Elles ont été mesurées sur la période 1987-2006 à partir du registre suédois des infarctus créé en 1987 (New England Journal of Medicine du 30 octobre 2008).
– Des tests d’attention (barrage de signes, test Zazzo) réalisés quatre fois par jour chez 10 000 élèves de l’académie de Paris âgés de 8 à 11 ans, pendant trois semaines avant le passage à l’heure d’été et une semaine après confirment l’existence de répercussions sur le niveau d’attention des élèves tout au long de la semaine qui suit le changement d’heure, avec un lien statistiquement significatif. En outre, une fluctuation ultradienne de la capacité d’attention est vérifiée selon la durée de la semaine scolaire (travail le samedi ou non), la durée et la qualité du sommeil, la prise et la composition du petit-déjeuner (Archives de Pédiatrie, volume 6, avril 1999, p. 406-415).
– Le jet-lag lié au changement d’heure, comme tout jet-lag, est associé à la dépendance et à la consommation d’alcool et de caféine, il contribue au surpoids, à la maladie métabolique, à la dépression et il impacte les coûts de santé, selon un rapport du Pr Martha Merrow, chronobiologiste (département médecine de l’Université Ludwig Maximilians de Munich) présenté en février à la Commission européenne.
– Un pic d’accidentalité touchant principalement les piétons et les deux-roues est observé chaque année lors du passage à l’heure d’hiver, les heures de pointe coïncidant avec les périodes de l’aube et du crépuscule, selon une alerte de la Direction de la sécurité routière lancée en octobre 2016.
– 19 % des médecins auraient prescrit davantage de tranquillisants et d’anxiolytiques dans les semaines suivant le passage à l’heure d’été 1997, selon un rapport de Philippe François qui ne cite aucune publication scientifique à l’appui de ce chiffre.
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