« SELON les dernières négociations avec la CNAMTS, il s’avère que le pharmacien ne pourrait plus être l’initiateur du programme d’accompagnement des patients chroniques sous anticoagulants oraux (ACO), s’insurge Françoise Daligault, présidente de l’UNPF. Ce serait au médecin de proposer ce programme au patient, contrairement à ce qui était inscrit dans la convention. C’est inacceptable et déloyal ! »
Catherine Morel, vice-président du syndicat, chargé de l’exercice professionnel, témoigne que « tous les syndicats ont été très surpris du revirement de la caisse, lorsqu’elle a présenté le formulaire d’adhésion au programme. C’est un document prérempli par la caisse, adressé aux patients chroniques sous anticoagulants oraux. Il arrive très tard, alors que le traitement a déjà été entamé. Quel intérêt les patients auront-ils à y souscrire, alors qu’ils ont commencé à prendre leur médicament depuis longtemps ? Les pharmaciens, quant à eux, n’ont droit à aucun formulaire vierge à proposer au patient lors d’une initialisation de traitement. C’est le médecin qui proposerait l’adhésion. Il est hors de question que cela se passe comme cela ! »
Trahison.
De plus, l’UNPF craint que la Caisse ne revienne sur les 40 euros promis aux pharmaciens pour cette nouvelle mission. « Les médecins demandent eux aussi à toucher une rémunération pour le temps passé à accompagner le patient, notamment au téléphone. La profession en a assez que les économies que nous faisons réaliser à l’assurance-maladie servent à augmenter les revenus d’autres professionnels de santé, alors que les revenus des officines sont en chute libre, proteste Catherine Morel. Les pharmaciens ne demandent même pas une augmentation de la marge pure et dure, mais au moins son maintien. Les 40 euros étaient prévus pour compenser nos pertes économiques à venir, alors que les médecins demandent carrément des revenus supplémentaires. Nos confrères ressentent ces propositions comme une trahison de la caisse. » Autre motif de mécontentement pour l’UNPF : la modification du champ d’action du pharmacien, qui ne pourrait plus accompagner les patients pour tous les anticoagulants oraux. « Le Pradaxa et le Xarelto, par exemple, nous seraient retirés », s’indigne Catherine Morel, qui souligne que l’« UNPF n’apprécie pas du tout ces changements ». Selon elle, la CNAMTS « vide de son sens tout cet accompagnement du patient ».
« Ce n’est pas ce qui était prévu au départ, dénonce en effet Françoise Daligault, qui souhaite que la Caisse revienne sur ses propositions. L’UNPF a souvent mis en garde les confrères contre les méthodes employées dans la négociation de cette convention et contre la rapidité de la CNAMTS à vouloir nous la faire signer », rappelle sa présidente. Elle prévient d’ores et déjà que, « en l’état, l’UNPF ne signera aucun avenant ». Le syndicat a d’ailleurs fait parvenir à ses adhérents un document intitulé « Déloyal ! 40 euros par an et par patient l’année prochaine ? ». Il y dénonce le comportement de la CNAMTS et s’interroge : « Quelle confiance les pharmaciens peuvent-ils avoir en un tel partenaire ? ».
Le syndicat appelle tous les pharmacienss à soutenir son action, tout en attirant leur attention « sur de prétendues rémunérations illusoires ». La prochaine réunion des syndicats avec la Caisse est prévue la semaine prochaine.
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