REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE
LE DOSSIER pharmaceutique partagé (DPP) va être introduit officiellement à partir du 1er janvier prochain dans les officines belges. Il complétera le dossier dans lequel le pharmacien enregistre l’ensemble des médicaments qu’il délivre au patient. Mais « ce DPP donnera surtout aux officinaux le moyen d’exercer pleinement leur nouveau rôle de conseil ». C’est ce que constate la ministre de la Santé, Laurette Onkelinckx, dans une intervention au Parlement et que rapporte « Le Journal du médecin ». Eu égard, notamment, à l’augmentation de la vente d’antidépresseurs de 4,3 % en un an, c’est le pari des autorités. Ce DPP devrait, en théorie, améliorer l’observance thérapeutique, mais aussi amener à une délivrance raisonnée, donc moins budgétivore. Toutefois, précise la ministre, la constitution de ce dossier sera « soumise au consentement du patient et, si nécessaire, du médecin ; son développement est encore en discussion entre les associations professionnelles et les acteurs publics ».
Autre déclaration, celle de Léo Neels, président de PharmaBé, la centrale des industriels, sur les effets socio-économiques des essais cliniques. Il souhaite promouvoir la Belgique « comme terre d’accueil des essais cliniques » et rappelle que l’EFPIA a lancé un portail Internet avec l’idée de suivre en direct les différentes étapes de l’étude clinique d’un médicament dès qu’elle débute. « Aujourd’hui, insiste-t-il, la société attend une plus grande transparence. L’industrie impute le coût des études cliniques sur le prix des médicaments, donc sur la collectivité. » Il est donc normal, conclut-il, « qu’on soit plus transparent dans ces études. Avoir pris la décision de donner accès à toutes les données est donc une bonne démarche ».
PAYS-BAS
Remboursement des produits pharmaceutiques : peut mieux faire
L’UNIVERSITÉ Erasmus de Rotterdam vient de présenter un rapport original à plusieurs égards, comparant les systèmes de remboursement des médicaments dans cinq grands pays européens. Les critères en étaient : la transparence du processus, la pertinence (motivation de la décision), la révisabilité (à la lumière d’éléments nouveaux) et la garantie (mise en application de ces trois principes). Les conclusions ne sont pas réjouissantes : la transparence est hésitante, l’évaluation du produit et l’appréciation de sa valeur ne sont pas suffisamment opérées. La pertinence n’est pas non plus au rendez-vous : c’est principalement la gravité de la maladie, indépendamment des alternatives, qui guide le processus de décision. Quant à la révisabilité, aucun pays ne prévoit une révision systématique de l’ensemble de la liste des médicaments remboursés : « Seules la France et la Suède ont entrepris une fois ce type de révision. » La mise en application de la décision est donc insuffisante, conclut le rapport : « La plupart des pays analysent l’impact budgétaire général a posteriori du remboursement, mais aucun d’entre eux n’en étudie l’impact spécifique. Chacun dispose bien d’une agence centralisée sous la responsabilité d’un ministre, mais les indications de suivi font défaut. »
CANADA
Une déception attendue
LE BUDGET 2011-2012 qui vient d’être adopté par le gouvernement du Québec ne propose aucun changement à la politique de tarification des services publics, dont la santé, comme cela avait été annoncé l’année dernière. Les dépenses de santé qui croissent le plus rapidement sont pourtant celles qui achètent bien les services aux entreprises privées spécialisées. Pourtant, dans ce budget, on ne trouve aucune volonté, déclarent les syndicats, d’en prendre le contrôle : le coût des médicaments étant le principal responsable de l’augmentation des dépenses et le Québec achetant des médicaments à des prix parmi les plus élevés au monde : « Le gouvernement, déplore le Dr Goulet, président de l’Association des médecins québécois pour le régime public, dans « Actualité médicale », devrait exiger des compagnies pharmaceutiques des prix plus raisonnables. L’instauration d’un régime public d’assurance médicament permettrait de reprendre le contrôle du prix des produits et d’économiser des milliards de dollars, rendant ainsi possible des réinvestissements en santé. »
ESPAGNE
Médecine personnalisée
« DES PATIENTS traités par un même médicament, présentent une réponse thérapeutique variée, et des réactions secondaires différentes », constate dans « Jano » Adrian Llerena, de la faculté de médecine d’Estrémadure. Aussi souhaite-t-il voir promouvoir une « médecine personnalisée ». Les recherches en biologie moléculaire, et notamment la découverte de nouveaux biomarqueurs, sont des éléments déterminants dans le développement de ce nouveau type de pratique médicale. Comme preuve de cette démarche : la création récente de la Société européenne de pharmacogénomique et théranostique (ESPT), et la priorité accordée par l’Union européenne d’un programme de recherche spécifique qui vient d’être adopté.
SUISSE
Santé, hôpital et territoire
LE SYSTÈME de santé en Suisse est également en pleine mutation. Pour faire le point et réfléchir sur ses perspectives, un Forum santé a été organisé à Berne, sous l’autorité de son président, le Pr Bailly, de l’université de Genève et que rapporte « Tribune Médicale ». Avant tout, « ne pas considérer le patient comme un consommateur », a été le leitmotiv de cette réunion : parler de consommateurs lorsqu’il est question de santé est abusif, ce terme étant à laisser « aux purs économistes ». On ne pourra pas se permettre de faire l’impasse sur l’augmentation annoncée des maladies métaboliques ainsi que d’affections neurologiques et psychiques. Solution proposée : les soins de base devront donc relever d’hôpitaux intervenant au plan régional, en mesure d’assurer la prise en charge des urgences vitales. Une telle structure sera pourvue d’un personnel formé à cet effet, œuvrant dans le cadre d’un système fonctionnant en réseaux et « ne connaissant plus les frontières nationales ». En effet, les avantages procurés aux patients par la mise en place de circuits courts et un secteur ambulatoire fractionné en petites entités ne pourront perdurer face à une complexité toujours plus grande, elle-même liée à un risque de plus en plus important. Un participant au symposium de citer deux exemples : celui d’un hôpital possédant 4 000 processus thérapeutiques, 6 000 médicaments, 2 500 diagnostics, 50 professions médicales et autant de spécialités. Et de noter que, aux États-Unis, un patient sur deux quitte l’hôpital avec une complication iatrogène. La conclusion de ce forum précise qu’un tel type de réforme comporte des risques, avec notamment une augmentation des coûts, mais « il ne faut pas oublier que la mise en place d’un système de soins intégré et efficace est bénéfique pour l’état sanitaire de toute une population et que, à ce titre, il vaut la peine d’y investir des fonds ».
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