« D’accord pour nous équiper et scanner les ordonnances, mais qu’on nous aide. Nous n’avons pas à financer cet investissement, alors que les médecins ont bénéficié d’une aide à l’informatisation », estime Jean-Marc Lebecque, pharmacien à Marck (Pas de Calais), et responsable syndical. « Je m’étais équipé en achetant l’officine, il y a quatre ans, rappelle pour sa part Arnaud Boitel, à Amiens (Somme), parce que j’espérais que la dématérialisation arriverait. Je n’aime pas trier du papier. » L’un et l’autre testent, comme deux ou trois pharmaciens par département, « la télétransmission et la récupération des flux d’ordonnances », selon les mots de l’assurance-maladie. En clair, les pharmaciens numérisent les ordonnances, collectent l’information sur DVD, ou la télétransmettent. Les ordonnances papier restent dans les officines, les caisses primaires ne disposant que de données numérisées. Cette pratique est destinée à remplacer l’actuel tri papier et le ramassage hebdomadaire des ordonnances par les caisses primaires.
Pour mener à bien l’expérience de dématérialisation, nos deux pharmaciens ont dû équiper chaque poste de travail d’un scanner, soit six à Marck et cinq à Amiens. « La difficulté, souligne Jean-Marc Lebecque, tient à la lisibilité des ordonnances. Seulement un médecin sur trois imprime ses ordonnances, tandis que d’autres emploient des stylos à encre bleue claire, que le scanner ne lit pas. » « On gagne un peu de temps, par exemple en ne courant plus au photocopieur, relève Arnaud Boitel. Je n’ai surtout plus à rechercher la caisse des marins, par exemple, dont un pensionné passe une fois par an en visitant Amiens. » Jean-Marc Lebecque pense qu’il faut être « rigoureux », et qu’une assistance informatique est indispensable. Le pharmacien de Marck a commencé l’expérimentation depuis un an. Arnaud Boitel teste pour sa part la nouvelle procédure depuis juillet dernier. « Je crois en l’avenir de notre système de santé et les pharmaciens doivent prendre leurs responsabilités, conclut Jean-Marc Lebecque. Faisons confiance à la CNAM, mais qu’elle ne donne pas aux pharmaciens le sentiment qu’ils font le travail à sa place. »
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