L’ÉCOLOGIE a un ennemi de taille : c’est la crise économique, laquelle a largement prouvé que les théoriciens de la décroissance sont aussi les avocats de la paupérisation. Cela signifie qu’il ne peut y avoir de politique environnementale valable que si elle crée des emplois et contribue à la croissance. Une idée qui fait l’objet, désormais, d’un consensus. Mais qui complique encore la tâche des gouvernements, seuls capables de mettre en place une régulation de la croissance qui ne nuise pas à l’environnement.
Une culpabilisation contre-productive.
Aussi bien la culpabilisation frénétique des populations nous semble-t-elle contre-productive. L’écologie ne doit ni nous renvoyer à l’âge de pierre ni nous priver du bonheur matériel. Dans les pays dits riches, il est illusoire d’exiger des gens qu’ils adoptent un mode de vie chaque jour plus austère. Les consommateurs ne sont pas des criminels. Les entreprises doivent apprendre à fabriquer des produits de consommation qui respectent l’envrionnement. Ce n’est pas facile : si ces produits sont plus chers que les autres (un seul exemple : les emballages biodégradables sont une fois et demie plus chers que les emballages en plastique), le consommateur ira vers le moins cher tant qu’il en a le choix. Les voitures hybrides sont également plus chères. En revanche, il est insupportable que des citoyens fassent le trajet domicile-bureau dans d’énormes 4x4. On ne peut pas non plus chanter éperdument la suprématie des voitures électriques quand elles n’existent pas encore ou quand l’industrie propose un véhicule qui roule deux heures et reste immobilisé ensuite pendant cinq heures, pour autant qu’on puisse trouver une prise pour la recharge de la batterie. Certes, on peut abandonner la voiture, conquête de l’homme au XXè siècle, mais on mesurera cet abandon en termes d’emplois perdus.
Il n’y aura pas de véhicules électriques s’il n’y a pas en même temps un réseau dense de stations-service pour la recharge, ou si on ne change pas d’automobile au lieu de changer de batterie. Il n’y aura pas de réduction du poids des emballages si les conditions de sécurité sanitaire ne sont pas respectées. Il n’y aura pas de réduction de GES si chacune des usines du monde ne s’équipe pas d’un système de stockage du CO2 et des particules polluantes. Le citoyen lambda peut trouver dans son civisme les ressources d’un comportement plus respectueux de l’environnement, mais si on lui demande s’engager dans la dépollution comme dans un sacerdoce, on obtiendra le résultat inverse de celui que l’on recherche.
On ne sait pas encore si le sommet de Copenhague sera un succès. Le débat sur la réalité du réchauffement climatique est dépassé : même si la planète a subi des périodes de réchauffement et de glaciation avant la révolution industrielle, des études démontrent qu’il y a une mortalité croissante liée aux émissions de particules. Il est donc indispensable de purifier l’air que nous respirons. Se pose alors le problème du partage des tâches entre les nations. La Chine ou l’Inde, parmi d’autres, déclarent qu’elles s’attaqueront à la menace qui pèse sur l’environnement lorsqu’elles seront parvenues au degré de développement des pays post-industriels. Cependant, cette attitude de principe est combattue par le souci national que soulèvent les dégâts causés à l’environnement dans ces deux vastes pays. Les conditions d’un accord qui demanderait un peu plus à des pays super-polluants comme les États-Unis (20 tonnes de CO2 par habitant, contre 6,2 en France et 1 en Inde, moyenne mondiale 1,8 tonne par personne et par an) et un peu moins aux autres, existent donc et il est bien improbable que ce sommet historique aboutisse à un échec. Malheureusement, il y a loin de la coupe aux lèvres et on peut craindre que beaucoup de nations ne respectent pas leurs engagements.
La France engagée.
Avec Jean-Louis Borloo, la France, depuis le sommet de Grenelle, s’est engagée résolument dans la lutte pour la défense de l’environnement. Ses résultats, moins négatifs qu’ailleurs, sont liés à son électricité d’origine nucléaire. Un consensus national vient de se dégager : toutes les sources d’énergie non-polluante sont valables et la France doit miser sur toutes ces sources à la fois sans se cantonner au nucléaire. Dans ce contexte, les coups d’éclat de Greenpeace, qui a perturbé mercredi dernier une séance de l’Assemblée nationale consacrée à Copenhague n’est que la manifestation démagogique des intégristes de l’envionnement. Ils ne sont pas les plus nombreux mais leur discours apocalyptique est glaçant. L’environnement sera mieux défendu si d’une part on n’exige pas des citoyens une austérité monacale et si on ne se concentre pas non seulement sur la réduction des GES mais aussi sur la reforestation de la planète, vecteur formidable du stockage du CO2.
Insolite
Épiler ou pas ?
La Pharmacie du Marché
Un comportement suspect
La Pharmacie du Marché
Le temps de la solidarité
Insolite
Rouge à lèvres d'occasion